domestiques stylés à la manière d’autrefois, mais presque tous indifférents à tout, sous l’appareil de la déférence ; des fermiers qui sont de simples entrepreneurs, qui n’ont rien de cet attachement pour le sol que vous devez croire, vous autres Français, une vertu très répandue dans nos domaines féodaux : tel a été le milieu de ma petite jeunesse. Je ne parle pas de mon frère, qui n’est venu au monde qu’au moment où je quittais Redhall. Dans ce monde de vieille Angleterre, et aussi dans l’autre domaine de mon père, la terre du Lancashire, j’ai eu la formation première d’un lord du XVIIIe siècle : le cheval, le bain, le jeu, les psaumes. Religieusement, j’ai été voué à l’exactitude dans les rites de la religion anglicane, et à la détestation, non pas de toute autre religion, mais du catholicisme. Mon père et ma mère laissaient faire, simplement, pour moi, ce qu’on avait fait pour eux. Ils eussent approuvé qu’on me donnât, comme un de mes premiers livres de lectures, le Book of martyrs, de Fox ; ils eussent renchéri, de très bonne foi, sur les commentaires que faisait ma gouvernante, essayant de m’expliquer la Story of liberty.
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