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prendrai désormais des fiacres, et nous ferons des voyages. »

Le voyage à Westgate, la location de la villa de Westgate bay avenue inauguraient le régime nouveau.

Après le dîner, les deux femmes voulurent se promener, et, comme elles faisaient presque chaque soir, gagnèrent le bord de la mer. La petite ville qui n’a point de pauvres et qui écarte systématiquement le peuple des trains de plaisir, s’assoupissait dans la paix soigneusement entretenue dont elle vit, comme d’autres vivent du bruit. Les avenues, plantées d’arbres et bordées de maisons basses, n’avaient guère de passants. Mais presque partout, au milieu de chaque habitation, les grandes baies avançantes du salon, toutes leurs glaces baissées et comme dépolies par l’écran des stores, luisaient d’une lueur de veilleuse. Là chaque famille achevait le rite du dîner, en prenant du café et en consultant le journal. De loin en loin, au coin d’une rue, un terrain rectangulaire et tout en herbe rase, avec une mince plate-bande de fleurs, comme un liseré, le long des murs. L’air venait du large. Il était frais, il avait une verdeur agréable, une