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Marie se mit à lire, vite, la lettre où son oncle, M. Victor Limerel, donnait d’abord des détails sur les santés qui lui étaient chères, la sienne, celles de sa femme, de son fils, et sur le concours pour les carrières diplomatiques et consulaires, où Félicien Limerel venait d’être classé premier. Les yeux devinrent alors plus attentifs, et firent plus lentement le chemin qui les menait et les ramenait d’un bord à l’autre des pages. « Félicien est donc un homme à présent, continuait M. Limerel ; il a un métier, la jeunesse, toutes les aptitudes qui peuvent assurer le succès ; nous sommes disposés, moi et sa mère, à le laisser se marier. Il a toujours déclaré qu’il se marierait dès qu’il serait sorti de la période des examens. Nous y voici. Qui épousera-t-il ? Vous pensez bien que je m’en suis déjà préoccupé, et que notre embarras n’est que celui du choix. Je souhaite, je veux qu’il fasse un beau mariage, et vous me connaissez trop bien pour croire que j’hésiterai à définir l’expression. J’entends par là un mariage très riche, qui réunira, en outre, bien entendu, les conditions de monde et d’honorabilité que nous pouvons exiger, mais très riche. J’ai trop travaillé