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— De qui ?

— Ton oncle.

— Ah !

Marie embrassa sa mère, et lui tendit l’enveloppe qu’elle avait aperçue en entrant sur la table de toilette. Toutes deux, elles s’assirent, d’un même geste souple, serrées l’une contre l’autre, sur le divan recouvert de cretonne, tout près de la fenêtre. Le bec de gaz, allumé au-dessus d’elles, en arrière, éclairait les pages blanches, et laissait dans une demi-lumière, qui les rendait presque du même âge, le visage de la mère et celui de l’enfant. Elles ne lurent pas tout de suite.

— Félicien est reçu, dit la mère.

— Ah ! tant mieux !

— Le premier au concours.

— Que je suis contente pour lui ! Il a tant travaillé pour entrer dans cette carrière diplomatique ! Mon oncle a tant fait de démarches, tant invité à dîner !

— S’il n’avait fait que cela ! Hélas ! il a aussi tant changé d’opinions !

— Que voulez-vous ? maman, il essayait d’être différent de lui-même pour servir son