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Deux jours plus tard, sur le quai tout fleuri de Pallanza, un étranger venait de débarquer. Le bateau quittait l’appontement pour doubler le cap de roches et de jardins en terrasses qui termine le golfe des îles Borromées, et partage en deux le lac Majeur. Réginald cherchait, dans la foule composée surtout d’Italiens de petit négoce, un homme qu’il s’étonnait de ne pas voir là. Le vent soufflait des Alpes, et, par moments, plongeant jusqu’à ces rives abritées, se relevait en tourbillons. Des feuilles volaient en troupes. Elles laissaient dans l’air une odeur de pharmacie. Réginald, qui savait que l’Eden Hotel est bâti tout à la pointe du cap, traversa la place en diagonale, devant les vieilles maisons à arcades, afin de monter par la rampe, large et bordée de villas, où déjà des voitures s’engageaient. À l’entrée de cette route, levant les bras, un Anglais apparut. Il accourait.

— Je suis en retard ! Bonjour, Réginald !

— Bonjour, Hargreeve !

Ils se considérèrent l’un l’autre. Hargreeve,