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Marie causait avec madame Villier. Réginald allait devant et disait à madame Limerel quel long voyage il devrait faire pour regagner la province d’Assam. Au bout du jardin, ils passèrent le pont jeté sur un ravin, et entrèrent dans le parc de la villa Borghèse. L’horizon s’élargit, et la beauté romaine apparut de nouveau dans le relief des terres, et dans les lignes montantes des frondaisons durables. La route, simple levée d’abord, récemment jetée à travers une prairie, rencontra des avenues plus anciennes. Réginald s’engagea sous une voûte de chênes verts, et bientôt montra, sur la droite, une clairière ouvragée, une sorte de stade pour les courses et les jeux, creusé dans une pinède de grands pins parasols : deux hautes haies de buis taillé, décrivant une ellipse, un long tapis d’herbe tout autour, quelques ifs légers, s’élevant au-dessus des buis, et, de chaque côté, encadrant l’arène, des gradins disposés pour les spectateurs absents, quatre marches de pierre séparées par un peu de gazon et rongées par la mousse.

— Voilà la piazza di Siena, dit-il. J’y ai passé bien des heures. Voyez quel recueillement ! À