Madame Limerel demanda :
— Où nous menez-vous ?
Les quatre promeneurs étaient arrivés à la moitié environ de la terrasse qui borde, au-dessus de la ville, les jardins du Pincio. Il jeta un regard autour de lui, comme ceux qui ont fait, sans y prendre garde, un long chemin.
— Je ne sais pas, répondit-il. Tout cela m’est indifférent.
— Vous aviez promis de nous montrer un de vos coins préférés.
Il chercha un moment.
— Avez-vous été jusqu’à la piazza di Siena ?
— Non.
— Alors, venez.
Le petit groupe tourna à droite, et traversa, en profondeur, le jardin, entre les massifs où des fleurs exténuées, à bout de sève, éclataient encore au sommet des tiges démesurées, dahlias, roses, œillets, sauges, dont la verdure était morte déjà. L’allée trouait des bosquets de grands arbres ; il y avait des cèdres d’où tombaient des draperies de vigne vierge alanguies par l’automne.