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recueillie des âmes fraîches auxquelles on demande secours, et qui savent qu’elles peuvent le donner, et qui ont peur parce qu’elles se sentent puissantes dans l’inconnu.

— Je puis la réciter par cœur, dit-il. Écoutez bien : « Mon cher père, toutes les paroles que vous m’avez dites, le jour où, par votre ordre, j’ai quitté Redhall, me sont demeurées présentes. Vous les disiez dans l’irritation que je vous causais, mais aussi pour ce que vous pensiez être mon bien et la vérité. Je ne vous reproche aucune d’elles. Vous étiez dans votre droit de père, et tel que je ne doutais point que je vous trouverais. Je me suis rendu compte que vous me connaissiez même mieux que je ne me connaissais. Il vous apparaissait que ma conduite, en plusieurs cas, quand je refusai d’aller avec vous au temple, quand je ne pus m’associer au toast en l’honneur de l’Église établie, était dictée par un commencement de croyance catholique, et non par le seul détachement de mes premières habitudes. J’ai souffert, avant même de savoir que je croyais, pour cette foi qui est devenue consciemment la mienne. Cette souffrance même doit vous être une sûre