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qui portait sur le visage toute la gloire heureuse des âmes renouvelées.

Au bas des marches, madame Limerel rejoignit Marie. Elle venait seulement d’apercevoir Réginald. Elle eut un autre sentiment que cette sorte de surprise attendrie qu’elle était trop bonne pour ne pas éprouver en ce moment. Voulut-elle prolonger d’une seconde ce rêve très pur où vivait Marie ? Voulut-elle graver en elle-même l’image qui s’offrait à elle, ou s’assurer qu’elle ne se trompait pas ? Avant d’aborder les deux jeunes gens, qui déjà inclinaient vers la droite, où s’ouvre le grand escalier du Pincio, elle attendit un instant. Puis elle dit :

— Monsieur Breynolds ?

Réginald et Marie se détournèrent. Ils avaient la même expression, le même rayonnement de visage, comme ceux qui ont causé ensemble longuement, et se sont mis d’accord. Cependant ils ne s’étaient rien dit. Réginald salua madame Limerel.

— Je suis comme vous, à présent, tout à fait comme vous !

Elle lui fit plusieurs questions, très vite :

— D’où venez-vous ? Depuis combien de