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la voix en franchissant le seuil, et le bruit des conversations revenait en arrière, avec l’air du dehors qui soufflait dans la nef. La petite place du Pincio n’est en rumeur qu’une fois la semaine. Marie se releva la première, avant madame Limerel. Il lui tardait de s’assurer qu’elle ne s’était pas trompée. Elle chercha autour d’elle si quelqu’un ressemblait à celui qu’elle avait reconnu. Elle vit des Italiens qui causaient avec une sœur du tour, quelques femmes encore assises, et des Français en voyage qui tâchaient de voir une fresque. Sa déception fut vive. Parmi ces Romains et ces étrangers que le soleil réjouissait, Marie s’avança et elle s’appuya à la rampe, au faîte du perron. Personne, non, personne, puisqu’elle ne trouvait pas celui qu’elle cherchait. Elle avait oublié de regarder tout près d’elle, le long du portail. Au moment où elle descendait la première marche, quelqu’un lui tendit la main. Il était si ému qu’il ne parlait pas. Elle leva ses yeux vers lui, qui était comme transfiguré par une joie supérieure à toute joie humaine. Elle fut tentée de dire : » Ah ! Réginald, que je suis contente ! » Mais