Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/288

Cette page n’a pas encore été corrigée

Elles peuvent bien être appelées nos maîtresses, pensa-t-elle. Toutes elles ont lutté, toutes elles ont souffert ; avant de cueillir des fleurs, de manier les linges sacrés, celles-ci ont vu l’impérieuse clarté du devoir, et elles l’ont suivie. » Puis, elle pria, elle lut les prières liturgiques de la fête du jour, qui était celle du XXe dimanche après la Pentecôte, et elle s’arrêta, un long temps, sur ces mots du Graduel : « Les yeux de toutes les créatures sont tournés vers vous, Seigneur, et vous leur donnez leur nourriture au temps marqué. » Que de paroles semblables, semées tout le long de l’année, afin que la pauvre espérance humaine ne défaille pas ! Elle est une force nécessaire, inégale, toujours tremblante, si vite en désarroi ! Quel profond connaisseur des âmes celui qui avait mis là, pour les siècles, pour les temps écoulés et pour ceux qui viendront, la réponse dont le bonheur même a besoin puisqu’il demande la durée ! « Vous leur donnerez leur nourriture, » mais au jour marqué, quand ils auront renoncé enfin à l’obtenir de la terre toute seule, et de ceux qui ne vivent que d’elle…

Au moment de la communion, plusieurs