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pareilles ! Ce voile de mousseline, elle l’avait vu porter par beaucoup de ses amies, pensionnaires dans les grands couvents de Paris ; il devait envelopper, à cette heure même, bien loin, la tête peu monacale d’Édith. Dans la partie inférieure, les fidèles étaient nombreux aussi, parents des élèves pour la plupart, ou bourgeois du quartier, auxquels se mêlaient des pauvres, comme il en prie toujours quelqu’un dans un sanctuaire de Rome, agenouillés sur les dalles, immobiles, les yeux levés. Marie traversa vivement cette foule, et trouva place du côté gauche, près de la grille. Le prêtre arrivait au pied de l’autel. Il y avait des fleurs vivantes, des feuillages, des bouquets disposés avec goût, orientés avec amour, de chaque côté des degrés. Un homme n’eût pas manqué de songer aux mains très pures qui avaient décoré l’autel : il eût évoqué l’image d’une jeunesse transparente, résignée, un peu fade, et il se fût montré ainsi parfaitement ignorant de la vie monastique. Marie Limerel, mieux instruite, et bien faite pour comprendre la cité des âmes, songeait au contraire à la magnifique énergie dont la moindre de ces femmes avait fait preuve. «