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toi ! n’en dis pas plus ! » et laissé partir celui qui pleurait aussi, M. Victor Limerel était venu, très ému, très correct, dans l’appartement de l’avenue d’Antin. Il n’apportait aucun regret. Il imposait une volonté, comme toujours. Et il avait dit : « Madeleine, je vous ai demandée, vous seule, parce que je ne veux pas de scène, et qu’il me serait pénible de faire des reproches. Ce qui s’est passé, je l’avais prévu. Je savais bien, et les raisons, je les connaissais toutes, qu’un mariage était impossible entre votre fille et mon fils. Votre faute, à vous, ou à Marie, ou à toutes les deux, ç’a été de ne pas le comprendre assez tôt. Votre faiblesse a produit un très grand mal, comme toujours. Je n’ai pas à vous faire de confidences. Mais mon fils nous a manqué gravement, à sa mère et à moi : il a parlé de prendre un appartement dans une autre maison que la mienne ; il le fera peut-être, et peut-être lui en fournirai-je les moyens. Nous en sommes là. Voilà l’œuvre… Oh ! ne vous défendez pas ! Vous savez qu’avec moi c’est inutile. Je vous ai dit ce qui a été, il me reste à vous dire ce qui sera, et ce qui ne sera pas. Ce qui n’aura jamais lieu,