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— Deux lettres, que j’ai reçues en Bourgogne.

— Je ne le savais pas.

— J’ai même répondu à l’une d’elles. C’est vrai : j’ai eu le tort de ne pas vous les montrer. Je vous demande pardon… Je vois que je vous fais de la peine.

— Une peine que tu peux regretter d’avoir causée, celle-là ; je ne l’ai en rien méritée.

— C’est vrai ! J’ai eu grand tort. Vous les verrez, je vous le promets.

— Que disait-il ?

— Que je l’avais rejeté vers le doute, à jamais.

— Tu as simplement refusé de l’y suivre.

— Il me disait encore une foule de choses tristes. Je n’ai pas répondu la seconde fois. Tout est fini.

Marie se pencha vers madame Limerel.

— Voyez-vous, il m’aimait ; je n’avais jamais été aimée : la puissance de ce mot-là, sur nous, s’efface lentement… Que pensez-vous ?

— Que tu es femme.

Elles s’embrassèrent, puis elles se turent l’une et l’autre, et leurs esprits, dans le silence,