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je ne regrette pas de l’avoir fait. Au contraire, je vois, d’une vue très claire, de plus en plus claire, que j’ai eu raison…

— Tant mieux !

— Que j’ai échappé, grâce à une espèce de promptitude dans le devoir, que vous m’avez apprise, ou transmise, à une vie qui eût été très malheureuse, ou très coupable, probablement les deux ensemble. Non, mon esprit ne doute pas. Mais la peine que j’ai causée… qui la guérira ?

— Le temps.

— En moi, dans mon cœur, qui la guérira ? Notre amour, à nous autres femmes, est presque entièrement fait de la volonté de rendre heureux. Moi, j’ai fait souffrir, au contraire… Comprenez-vous ?… J’ai fait souffrir…

— Il n’y a pas eu l’ombre d’une faute, Marie, et tu viens de le dire.

— Je ne me reproche rien non plus : je suis troublée par la douleur d’un autre, troublée par le passé.

— Que pense Félicien ? Le sais-tu ?

— Oui.

— Il t’a écrit ?