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brouilles silencieuses. Elle s’arrêta sur le seuil.

— Je viens vous dire, dit-elle, que je suis malheureuse…

M. Limerel, qui de nouveau s’était levé, montra sa femme.

— Je le comprends ! Tu vois, ma pauvre Marie, le mal que tu as fait !

— Viens ! dit madame Limerel, en prenant la jeune fille par la main et en l’attirant, viens et regarde-le !

Elle lui montrait, à son tour, l’homme qui se dérobait à une explication, et qui fuyait, pour la première fois de sa vie.

— Regarde-le bien. Devant lui, moi je veux te dire que tu as bien fait, Marie ! Tu ne veux épouser qu’un chrétien fervent, tu as raison ! Là est la vérité, là le bonheur et l’entente profonde. Ta famille et la mienne, qu’on croit parentes, ne le sont pas. Il y a entre nous l’abîme divin. Ah ! ne faiblis pas ! N’épouse pas un demi-croyant ! Tu pleures à présent, mais c’est alors surtout que tu souffrirais !

— Tu vois, Marie, dit M. Limerel, elle est complètement folle.

Il sortit en levant les épaules ; le bourrelet