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reçu d’une de nos amies une cravache et d’une autre des soldats de plomb, il semble que toute la fête ait été manquée. Évidemment, nos amies auraient pu faire un choix meilleur…

— Mais non, ma pauvre maman ; elles n’y comprenaient rien, et tant d’autres avec elles ! Que venaient-elles faire en ce jour-là ? Au lieu d’être l’enfant attendri et recueilli, autour duquel toute la maison se resserre, j’ai été la petite idole étourdie de visites et de cadeaux, bourrée de bonbons, flattée par toutes les mains, embrassée par tous les péchés du monde. J’en ai encore mal au cœur, quand j’y pense.

— Ingrat, qui nous reprochez nos gâteries !

— Oui, amèrement. Je ne veux pas insister là-dessus. Vous avez cru être bonne. Vous vous êtes trompée, maman. Mais après, dans les années qui ont suivi, qui donc a achevé de m’instruire religieusement ? Qui m’a soutenu dans mes résolutions naïves d’apostolat ? Qui a essayé de deviner mes doutes, et de me donner les réponses ? Qui donc s’est préoccupé de mes lectures ? J’ai lu tout ce que j’ai voulu.

— Cela est vrai.