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Il ne voulait pas entrer dans ce salon où il y avait le portrait de Marie ; il ne voulait pas, non plus, qu’il y eût trop de distance à parcourir, quand les mots auraient été dits, qu’on le vit trop longtemps. Déjà il se sentait à bout de forces. Il lui semblait entendre des voix dans l’escalier.

— Allez, répéta-t-il, voici ma tante qui revient de Saint-Philippe.

Il resta debout, près du coffre à bois, à quelques pas de la porte. Les voix, calmes, se rapprochaient. La clé tourna dans la serrure, la porte s’ouvrit, et madame Limerel entra, suivie de Marie. Deux interrogations, presque ensemble, mais si différentes de ton :

— C’est toi, Félicien ? De si bonne heure ?

— Ah ! c’est toi ! Je comprends, viens vite ! Elle s’approcha, dans le demi-jour, relevant sa voilette ; elle aperçut le visage de Félicien, et aussitôt elle se recula :

— Non ! non ! ne viens pas ! Et elle s’enfuit dans le salon.

— Non, pas aujourd’hui ! Je ne veux pas ! Et comme Félicien la suivait et arrivait à l’extrémité du vestibule, près de la porte du salon :