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où leur guide obligeant les quitta. Quelques instants après, Félicien et Réginald, ayant suivi la rue qui contourne l’église, s’arrêtaient sur l’esplanade, au delà du funiculaire. Ils ne s’étaient pas dit une seule parole depuis l’explication violente, terminée par un mot de regret, qu’ils avaient eue là-haut. Réginald voulait, une dernière fois, regarder Paris, tout illuminé maintenant par le soleil. Félicien se tenait à quelques pas de lui. Il avait repris toute son énergie, et son mince visage penché, son regard qui reconnaissait Paris et le parcourait lentement, lui donnaient l’air d’un poète triste, qui compose une chanson. Il remuait les lèvres, comme pour essayer les mots qu’il devait dire. Enfin il dit, sans cesser de considérer la ville ; il dit avec un accent de douleur si vraie que Réginald en tressaillit :

— Tant d’hommes mêlent un intérêt humain à la recherche de la vérité !… Pas vous, je vous en félicite… Croyez-moi, puisque nous allons nous séparer : vous devriez revoir Marie…

— Mais…

— Je vous assure… Pas ce matin… Ce soir. Vous devriez lui faire visite à la fin de l’après-