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à m’irriter, et je ne crois pas qu’il s’en doute, mais il y aurait un moyen facile de le lui faire savoir. Je lui ai promis une visite… »

Le jeune homme descendit la rue La Boétie. « Je devinerai ce qu’il pense, et ce qu’il veut. » Et il entra à l’hôtel Powers. Le gérant téléphona, et reçut l’ordre de faire monter Félicien Limerel.

Réginald, à côté de sa chambre, avait loué un petit salon. Il vint au-devant de Félicien, la main tendue, sans la moindre expression de surprise.

— Je vous prie de ne pas faire attention, dit-il, le domestique n’a pas eu le temps d’achever la malle…

Quelques vêtements, pliés, formaient une pile rectangulaire sur le canapé. La conversation s’engagea, mais Réginald, se souvenant de l’accueil ironique qu’on avait fait, chez les Victor Limerel, au récit de ses excursions à travers les œuvres charitables de Paris, opposa, aux premières questions de Félicien, cette réserve savante qui serait de l’impolitesse, si le geste, la physionomie, si l’exactitude même des réponses ne manifestaient pas l’intention de se