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et qui secouait la peau. L’Anglais, quand ils se furent rassis, quand la trombe fut finie, dit en manière de réponse :

— Ils ont de rudes poitrines, pour des Français.

— Nous en avons quelques-unes, je vous remercie, dit l’abbé.

Le missionnaire parlait déjà. Il ne faisait pas de la littérature, mais à ce peuple ignorant, il exposait clairement quelques points de doctrine ; à ces êtres las, intelligents et que la plaisanterie faubourienne réveillait et ne scandalisait pas, il disait des mots drôles parmi d’autres, plus nombreux, qui allaient au cœur. Un autre missionnaire, de temps en temps, se levait et proposait une objection à réfuter.

Réginald écoutait, mais surtout il regardait, tantôt les assistants et tantôt ce prêtre qui, depuis trois semaines, chaque jour, parlait à ces âmes hésitantes, groupées par le mystérieux attrait, comme les oiseaux de tant d’espèces diverses, qui volètent, dès qu’un homme souffle sur une feuille de lierre pliée, linottes, geais, merles, vieux pierrots, jeunes bruants, pinsons au col tendu, bêtes de vol ou de sautillement, pauvres de toutes ailes.