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d’intime, groupait presque uniquement des professionnels de la « sortie » mondaine, habitués à se retrouver, par quatre ou six, autour des mêmes tables. Il fut remarquable par l’aisance rapide et silencieuse du service, autant que par l’absence totale d’imprévu dans les conversations. Au début, l’industriel parla beaucoup, comme il eût fait en présidant une commission, et pour amorcer, croyait-il, la discussion, l’échange des idées ; et il provoqua, en effet, sur des sujets variés, graves ou légers, toujours vite usés parce qu’ils étaient mal connus, des opinions contradictoires, dont la sincérité était faible également. Ceux qui ont fréquenté le monde savent que c’est là son train. Réginald, qui avait vécu en plusieurs pays, mais point en France, admirait secrètement, au contraire, la souplesse de dressage de tous ces esprits français, leur vivacité, l’éclat de certaines reparties, qui avaient pu servir mais qui reparaissaient en travesti. Il s’en amusait, ayant un goût de l’humour qui le rendait sensible à l’originalité d’une riposte, et aux trouvailles d’expressions. Il jugeait très amusant M. de Semoville, racontant ses impressions