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Je ne la reverrai pas. » Enfantillage sans doute, mais qui avait pouvoir sur cette nature tenace, peu habituée à se déjuger, même dans les petites choses. Un soir, cependant, comme il rentrait, triste, à l’hôtel, il avait vu de la lumière, là-haut, dans l’appartement qu’habitait madame Limerel, et la pensée de ne pas être impoli, un regain de sympathie, le jeune désir d’apercevoir encore cette jolie Marie Limerel, l’avaient emporté.

Bien que Marie et sa mère l’eussent accueilli avec la simplicité amicale qu’autorisaient les semaines passées à Westgate, il s’était montré d’abord d’une froideur extrême. Elles le sentaient aussi distant que le premier jour, quand lady Breynolds avait présenté son fils aux Françaises. On eût dit que l’espèce de confiance qui s’était établie, sur le sol anglais, entre Réginald et Marie, n’avait pas passé le détroit, et que ce jeune homme, correct et sérieux, qui répondait des mots ou des signes aux questions des deux femmes, n’avait jamais causé avec Marie dans le parc du domaine paternel. Un fragment de cette conversation, coupée de silences, avait aussi étonné madame Limerel.