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foi, parce que j’ai peur de trouver qu’il n’en reste plus.

— Ne dis pas cela, Félicien ; tu te trompes certainement !

— J’espère que je me trompe.

— Oh ! oui, ne me réponds pas tout de suite… Tu n’es pas sûr… Prends le temps d’examiner…

— Tu me voudrais meilleur, tu ne me croyais pas pire comme je le suis. Je te bénis, parce que tu souffres aussi.

— Vois, tu te sers d’un mot de la foi. Tu me dis : « Je te bénis. »

— C’est ce qu’il m’en reste, hélas ! des mots, des sons, des regrets…

— Attache-toi aux regrets. C’est le commencement du retour ! Ne me dis plus que tu ne crois pas. Ne t’accuse plus… Étudie-toi…

Elle s’était penchée, elle avait pris la main de Félicien. Elle le consolait, elle le plaignait de toute son âme jeune, angoissée, qui voyait pleurer d’amour.

— Oui, je le ferai. Mais comprendras-tu, toi qui n’as pas varié, ce que c’est qu’une âme malade ? J’admire cette religion que j’ai aimée,