Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/155

Cette page n’a pas encore été corrigée

respectueux de l’idée catholique, des cérémonies, des usages… Mais, respectueux, mon ami, ce n’est pas assez, ce n’est pas vivre de la foi, comme j’en veux vivre. Je souffre de te parler comme je fais ; je me suis dure à moi-même. Pourtant, il y aurait une telle désillusion, si mon mari ne priait pas avec moi, ne recevait pas mon Dieu, ne s’inspirait pas, pour le moindre de ses actes, de cette foi qui est vraiment tout moi-même ! Tu me trouves jolie, et cela me touche. Mais d’autres le sont. Pourquoi es-tu venu ? Ce que tu aimes en moi, Félicien, je crois bien que c’est elle ?

— Cela se peut. Il y a du mystère en toi, Marie.

— Non, il n’y a qu’une jeunesse protégée, une volonté qui serait faible d’elle-même, mais qui a été depuis l’enfance affermie et dirigée en hauteur, avec une tendresse admirable. Je vois tant de ruines ailleurs ! Je sens qu’avec la plupart des hommes, j’aventurerais mon âme et mon bonheur… Je voudrais… Ne te moque pas de moi…

— Dis, au contraire, dis : que j’aperçoive au moins le paradis de ton âme ! J’ai promis de répondre. Que voudrais-tu ?