Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/153

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Tu me répondras avec une entière sincérité ?

— Entière.

— Marie, ma cousine Marie, m’aimes-tu un peu ?

— Je t’aime beaucoup, Félicien, et depuis ma petite enfance.

— Oui, je le sais, je te crois, mais ce n’est pas ce que je te demande. M’aimerais-tu assez pour devenir ma femme ? Moi, j’ai passé depuis longtemps de l’amitié de cousin au grand amour pour toi… Je t’ai comparée, et je t’ai trouvée supérieure à toutes celles qui m’ont été présentées, je puis bien le dire, toi sage et si droite, toi qui passes dans le monde stupide où nous sommes tous, et qui ne lui ressembles ni par ton regard, ni par tes mots, ni par ton cœur, toi qui es jeune.

— Jeune ! Félicien, je me suis demandé, moi, pourquoi tu ne l’es pas assez ?

— Tu as donc pensé à moi ? Oh ! même pour me blâmer, je te remercie de m’avoir fait une place dans ta pensée ! Avais-tu deviné ? Savais-tu ?

— Oui, j’ai cru deviner plusieurs fois. Mais