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oubliait de faire entrer un élément important. Mademoiselle Tourette était une jolie fille, riche et bien apparentée, mais Félicien refusait de se laisser dicter un choix ; il priait qu’on attendit, avant de faire la moindre démarche, qu’il fût décidé à se marier. « Timidité, avait répondu M. Limerel ; crainte de ne pas plaire, je te connais, mon ami ; laisse-moi seulement te présenter : je crois être sûr de sa réponse à elle ; je suis sûr de ta réponse à toi. La petite est exquise. » De guerre lasse, Félicien avait dit : « J’irai. C’est bien. »

Et en effet, les négociations, menées discrètement, entre M. Limerel et la baronne Tourette, avaient abouti à cet accord : « Marguerite ne saura rien ; nous irons faire un tour au Salon ; à trois heures, exactement, nous serons devant la grande machine de Wambez, vous vous rappelez, où les professeurs de la Sorbonne sont représentés, faisant des effets de robe sur un escalier… Vous nous rencontrerez. Je ne sais pas si je m’abuse ; mais le voisinage de ces portraits de vieux messieurs ne doit pas nuire à Marguerite. La chère petite aura tout le loisir de causer avec votre fils, et c’est ce qu’il faut,