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d’un sacrifice ? D’autres sacrifient leur plaisir ; elle sacrifiait quelques opinions, mais avec l’espérance de les voir triompher une autre fois, à la conservation du ménage.

Rien ne lui avait plus coûté que de voir avec quelle méconnaissance de l’autorité maternelle, sans l’avoir d’abord consultée, son mari avait pris des renseignements, fait des avances, engagé des pourparlers pour le mariage de Félicien. M. Limerel considérait cette négociation comme une affaire de premier ordre, et par conséquent, dans son esprit, réservée à lui seul. Le mariage de Félicien pouvait et devait favoriser cette ascension que M. Limerel appelait familiale parce qu’elle servait le chef de la famille. Celui-ci avait discerné, parmi les jeunes filles dont le père était influent, mademoiselle Tourette, et il avait dit à Félicien : « Je la trouve charmante. » Il aurait pu lui dire : « Je trouve que le père est très en vue. Le baron Tourette, dans les affaires, est une force. Épouse la fille. Tu me rendras service. Elle est, d’ailleurs, fort bien. » Il ne se trompait sur aucun des deux points. Mais sur un autre, qu’il n’avait prévu, il s’était trompé. Dans son calcul, il