Page:Bazin - La Barrière, Calmann-Lévy.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

depuis ce matin : je vous ai déplu. Mais je me devais à moi-même, avant tout, d’être un homme sincère, et de ne pas faire un geste qui ne correspondît pas à ma pensée. Or, j’ai changé. Je ne me sens plus attaché par le lien de la foi commune à notre Église. Ne craignez pas que j’invective contre ceux qui lui demeurent fidèles. Beaucoup me sont trop chers. Mais affirmer une foi que je n’ai plus, faire un geste, oui, même un geste qui serait faux, et formuler un vœu de perpétuité, quand rien, dans ma pensée, n’y correspond, je ne le puis pas !

La voix de sir George monta d’un ton.

— Papiste, alors ?

— Si cela était, mon père, je ne ferais que rejoindre les plus anciens des Breynolds, ceux d’avant Élisabeth.

— Ils n’étaient pas nobles, Réginald.

— Ils étaient hommes, et libres, et leur foi était, en effet, romaine.

— Pas anglaise.

— Si vous voulez ; romaine, c’est-à-dire mondiale, pas anglaise. Mais rassurez-vous. Je ne suis pas le papiste que vous supposez. C’est