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cette occasion une élite française venait énoncer à voix haute le vote muet de l’élite européenne.

Je me demande si cette divergence que marque l’accueil offert à un Maeterlinck comme à un Verhaeren, ne prouverait pas que tout ce qu’ils ont mêlé d’universel à leur art est mieux compris au dehors que chez nous, s’adresse plus directement au cœur de la grande patrie européenne qu’à celle dont ils écrivent la langue et partagent la vie ?

Saluant l’ample famille à laquelle il appartient et pour laquelle il chante, ce dernier n’a-t-il pas dit :

Je suis le fils de cette race

Dont les cerveaux plus que les dents
Sont solides et sont ardents

Et sont voraces.


Et la race n’a pas renié ce fils. Elle le reconnaît présentement.


Interrogé dernièrement sur les tendances dominantes de la poésie actuelle, Verhaeren concluait par cette nette déclaration dont le sens m’apparaît éclatant, tant au point de vue de son œuvre à lui que de l’orientation des idées contemporaines :

« La poésie me semble devoir aboutir prochainement à un très clair panthéisme. De plus en plus les esprits droits et sains admettent l’unité du monde. Les anciennes divisions entre l’âme