Page:Bayle - Pensées diverses sur la comète, édition 1749, tome 1.djvu/208

Cette page n’a pas encore été corrigée

lyi Tenfees diverjês. le, que de s’imaginer quune étoile fait plus dtf cas d’une bête , que d une autre ? Néanmoins tous cts peuples etoient 6c fuperftitieux 5c ido- lâtres : ëc les Chrétiens fè font contentez de rejetter le dernier de ces deux ; maux , au Hz bien à l’égard des Comètes , qu’à l’égard du relie. §. XC. Tû^rquoi les Sis. Pères ri ont pas condamné ceux qui croioïent les prefages des Comètes. J’avoue que je n’ai point lu , que le ? Pères aient blâmé la fuperflition envers les Comètes, comme ils ont biâmé les autres. Mais cela vient fans doute , I. De ce qu’il n’efl : pas fi fa- cile d’en conoître la vanité , que de conoître la vanité des autres. Car il n’cfr pas li évident que lapparition d’une Comète ne preiàge rien, qu’il ell évident qu’un éternuement ne preiàge rien. IL De ce que les inccnveniens de cette fuperftition ne font pas fi frequens , que ceux qui naillènt des autres. III. De ce qu’ils ont cru que la terreur àts jugeraens de Dieu, excitée dans lame des pécheurs à la vue d’une Comè- te, pouvoit les faire repentir. IV. De ce qu’ils y ont été trompez tout les premiers ■■, leurs grandes lumières s’étendant plutôt du côté des veritez de la Religion , que du côté àts vcritez naturelles. Quoi qu’il en foit , comme il y a allez d’autres motifs d’une certitude indubita- ble, qui doivent porter les hommes à craindre hs jugemens de Dieu , & à s’amender , rien n’empêche que nous n’examinions , fi la crain- te des Comètes eft bien fondée , quand même il en devroit arriver que les hommes feroient délivrez d’une terreur chimérique à la vérité, mais pouitant uriie. Autrement il faudroit aprou-