Page:Bayle - Dictionnaire historique et critique (1820) - Tome 1.djvu/533

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
487
AMBOISE.

des félicitations ; un homme, en un mot, qui aurait été pourvu en titre d’office de la charge de porteur des complimens du Parnasse chez les grands seigneurs. On verra ci-dessous les titres de quelques ouvrages de François d’Amboise (B). Ils doivent, ce me semble, moins contribuer à l’immortalité de son nom, que la peine qu’il a prise de recueillir les manuscrits de Pierre Abélard (C), et d’y joindre une Préface Apologétique, qui se voit à la tête de l’édition de l’an 1616 (D). Cette préface m’apprend une chose que je n’avais point trouvée dans l’histoire du collége de Navarre : savoir, qu’il a publié un petit Traité du Concile[* 1], et une Préface sur l’Histoire de Grégoire de Tours (E), dans laquelle il justifie cet historien contre les accusations de Flacius Illyricus, et l’abandonne sur le sujet des deux Denys, l’Aréopagite, et celui de Corinthe[* 2]. Il tient son rang, sous le faux nom de Thierry de Timophile, dans la liste des auteurs déguisés, que M. Baillet a publiée.

J’ai une addition à donner touchant l’édition des Œuvres de Pierre Abélard, ordinairement attribuée à notre François d’Amboise (F).

  1. * Cet opuscule est, dit Leclerc, intitulé : l’Impossibilité du Concile, tel qu’il a été demandé par requête au roi, et des Inconvéniens qui en pourraient arriver. Paris (1608), in-8°. de 63 pages, réimprimé à Lyon, 1608, in-12.
  2. * Leclerc dit qu’au lieu de Corinthe il fallait mettre Paris ; et que d’Amboise soutient que le premier évêque de Paris est saint Denis l’aréopagite.

(A) Il voyagea en divers païs loingtains [1]. ] Du Verdier Vau-Privas remarque que François d’Amboise feit a Warsosie une Description du royaume de Pologne, lorsque monseigneur Henry, duc d’Anjou, à présent roy de france, fut esleu roy de Pologne [2]. Voilà l’un de ses voyages. On ne saurait déterminer par les paroles que j’ai citées, s’il le fit à la suite du nouveau roi, où s’il se trouva en Pologne lorsqu’on y fit l’élection du duc d’Anjou. Ce dernier sens serait le seul qu’il faudrait donner à ces paroles, si du Verdier Vau-Privas eût eu la coutume d’écrire très-exactement.

Voyez le Traité des Devises de François d’Amboise, où l’on trouve[3] qu’au temps de cette élection il était en ce pays-là chez l’évêque de Valence.

Ce Traité des Devises est posthume. Il fut imprimé à Paris, l’an 1620[* 1], par Adrien d’Amboise, fils de l’auteur. Ce fils publia l’année suivante, à Paris, un petit Traité de sa façon, intitulé Devises morales.

(B) On verra ci-dessous les titres de quelques-uns de ses ouvrages. ] Les voici : Élégie sur le trespas d’Anne de Montmorency, pair et connétable de France, avec un panégyrique latin et ode françoise sur le désastre de la France en 1568[4]. Panégyrique sur le mariage de monsieur le duc de Guise, Henry de Lorraine, et de madame Catherine de Clèves, comtesse d’Eu, en 1570[5]. Le Tombeau de Messire Gilles Bourdin, procureur général du roi en sa cour de parlement à Paris, tant en trois sonnets, une élégie traduite du latin d’Antoine Valet, qu’en hendécasyllabes latins, en 1570[6]. Les Amours de Clion, où se voit un poëme intitulé, les Désespérades, où Eglogues amoureuses, en 1572[7]. Amours Comiques, contenant plusieurs histoires facétieuses, et entre autres celle qu’il nomme les Néapolitaines en 1584. Ces Néapolitaines étaient la tra-

  1. * Joly remarque que c’est par faute d’impression que les Mémoires de Nicéron disent 1626.
  1. La Croix du Maine, Biblioth. Française, pag. 86
  2. Du Verdier, Biblioth. Française, p. 365.
  3. À la page 42.
  4. Du Verdier, Biblioth. Franç., pag. 365.
  5. La Croix du Maine, Biblioth. Française, pag. 87.
  6. Du Verdier, Bibliothéque Française, p. 365.
  7. La Croix du Maine, Biblioth. Française, pag. 87.