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ALTING.

tinius et sous Guillaume Zepperus, qu’il obtint la permission d’enseigner la philosophie et la théologie. Il se préparait à voyager en Suisse et en France, lorsqu’il fut choisi pour être précepteur de trois jeunes comtes[a] qui étudiaient à Sedan avec le prince électoral palatin. Il prit possession de cet emploi au commencement de septembre 1605. L’orage qui menaça le duc de Bouillon de la part de Henri IV, et qui n’eut aucune suite, fut cause que le prince électoral sortit de Sedan avec ces autres jeunes seigneurs, en l’année 1606. Alting les suivit à Heidelberg, où il continua d’instruire les trois jeunes comtes. Il fut même admis à donner quelques leçons de géographie et d’histoire au prince électoral, et il devint tout-à-fait son précepteur, l’an 1608. On en peut trouver des preuves dans la Bibliothéque Vaticane (B). Il l’accompagna à Sedan en cette qualité, et il l’instruisit d’une si bonne manière, que ce jeune prince, après son retour à Heidelberg, en 1610, étant interrogé sur tous les points de la religion devant le duc de Deux-Ponts, administrateur de l’électorat, et devant plusieurs autres personnes d’importance, répondit fort pertinemment, et en latin. Il fut l’une des personnes d’élite qui accompagnèrent en Angleterre le jeune électeur, l’an 1612. Il y acquit la connaissance de George Abbot, archevêque de Cantorbéri ; celle de King, évêque de Londres ; et celle du docteur Hacquell, précepteur du prince de Galles. Il eut même l’honneur de parler avec le roi Jacques. Les noces de l’électeur et de la princesse d’Angleterre ayant été célébrées à Londres au mois de février 1613[b], Alting prit les devans avec ses anciens disciples, et arriva à Heidelberg le 1er. d’avril. Au mois d’août suivant, on lui donna la profession des lieux communs de théologie ; et, comme il n’aurait pas pu présider à des disputes s’il n’eût été docteur en théologie, il fallut qu’au mois de novembre il reçût le doctorat selon les cérémonies ordinaires. En 1616, on lui conféra une charge qui n’était pas peu pénible : ce fut la direction du séminaire, s’il m’est permis d’appeler ainsi le collége de la Sapience, qui était à Heidelberg. On voulait lui donner la profession que la mort de Coppenius rendit vacante l’an 1618 : c’était la seconde chaire dans la faculté de théologie ; mais il s’en excusa, et fit qu’elle fût donnée à Scultet. Il donna des preuves éclatantes de son savoir dans le synode de Dordrecht, où il fut envoyé avec deux autres députés du Palatinat [c]. Ce fut alors que l’académie de Leide fut réhabilitée par rapport au doctorat qu’elle avait laissé éteindre. Alting y créa solennellement licencié en théologie le professeur Jean Polyander, qui ensuite reçut de Scultet le caractère de docteur, et se vit par-là revêtu de l’autorité requise pour conférer le doctorat à

  1. Le comte de Nassau, le comte de Solms et le comte d’Isenberg.
  2. Konig ne lui donne pas un temps convenable, en disant, vixit anno 1613 : ce n’était point encore son état le plus florissant.
  3. Abraham Scultet, et Paul Tossan. Ce dernier fut député du sénat ecclésiastique, les deux autres, de l’académie.