tre trompé quand il a dit[1] : Quamvis
non tam existimari possit vitulus
iste totus ex auro fuisse conflatus,
quam auri laminis tantummodò obductus,
cætera ligneus, ut quem S.
Litteræ tradunt combustum, atque in
cineres versum. Il a eu plus de sujet de
mettre Aaron à la tête de son catalogue
des anciens sculpteurs, architectes,
peintres, statuaires, etc. Aaron
mériterait cette place par le droit d’antiquité,
quand même l’ordre alphabétique
ne la lui donnerait pas. Cela
me fait souvenir de ceux qui disent
qu’il fallait que Moïse sût en perfection
la chimie, puisqu’il savait faire
de la poudre d’or, ou réduire l’or en
poudre. Plusieurs croient qu’Aaron ne
fit qu’ordonner à des orfèvres la fonte
du veau d’or, et qu’il n’y mit point
la main lui-même : et que Moïse n’ordonna
point aux Israélites de boire la
poudre d’or ; mais que, l’ayant jetée
dans le torrent, qui était le seul endroit
d’où ils pouvaient boire, l’on a
eu raison de dire qu’il leur avait fait
avaler l’idole qu’ils avaient adorée[2].
(C) C’est néanmoins l’opinion de quelques auteurs. ] Un cordelier, docteur en théologie de la faculté de Paris, prétend que le miracle par lequel le buisson d’Horeb fut conservé au milieu des flammes[3], se renouvela quelque temps après, lorsque le feu ôta la vie à deux fils d’Aaron, sans que leurs chemises reçussent aucun dommage, et lorsque Aaron fit cesser la plaie qui faisait mourir un grand nombre d’Israélites[4]. Sicuti factum est, quando egressus ignis à Domino, Nadab et Abiud ignem alienum et prophanum coram Domino offerentes devoravit, id est interfecit, vestibus et tunicis eorum lineis intactis remanentibus. Idem judicium est de Aarone summo sacerdote, qui citissimè profectus est ad populum, quem ignis egressus à facie Domini interficiebat : stetitque illæsus inter mortuos, ac viventes, licet esset in medio flammæ fulgentissimæ, et flagrantissimæ, secundùm Josephum, libro IV Antiq. cap. III[5]. Il ajoute à cela, entre autres exemples, celui de Sydrach, Misach et Abdénago, qui sortirent sains et saufs de la fournaise de Babylone. Prenez bien garde qu’il ne cite point l’Écriture, mais Josephe, pour ce qui concerne Aaron ; et que l’Écriture[6] ne dit point si la plaie qu’Aaron arrêta, et qui fit périr 14,700 personnes, était un feu extraordinaire, ou quelque autre chose. L’historien des Juifs a supprimé entièrement ce miracle ; il ne fait mention que du feu qui consuma les deux cent cinquante hommes qui offraient le parfum. L’Écriture en parle aussi[7], mais comme d’un fait antérieur au ravage qu’Aaron arrêta. Notez que Josephe se contente d’observer que le feu extraordinaire qui consuma Coré avec les 250 hommes qui offraient le parfum, ne fit aucun mal à Aaron. Il ne touche point les circonstances pour lesquelles le cordelier Nodin le prend à témoin. Rapportons ses termes : Ἀϕ οὗ πάντες, οἵ τε διαϰόσιοι ϰαὶ οἱ πεντήϰοντα, ϰαὶ Κορῆς ἄξαντες ἐπ᾽ αὐτοὺς, ἐϕθάρησαν ὡς ϰαὶ τὰ σώματα αὐτῶν ἀϕανῆ γεγονέναι. Περισώζεται δε μόνος Ἀαρὼν μηδὲν ὑπὸ τοῦ πυρὸς βλαϐεὶς, τῷ τὸν Θεὸν εἶναι τὸν οὗς ἔδει ϰαίειν ἀπεςταλϰότα[8]. Cujus (ignis) vi ac impetu ducenti illi et quinquaginta, unâ cum Core, ita sunt absumpti, ut ne cadaverum quidem reliquiæ comparerent : solus Aaron superfuit illæsus, ut manifestum esset divinitùs coortum hoc incendium. Il reconnaît là avec raison le doigt de Dieu, mais sans spécifier si le feu toucha immédiatement le corps d’Aaron, ou si seulement Dieu l’empêcha de s’en approcher. Il ne fallait donc pas que le père Nodin descendît du genre à l’espèce, ni qu’il citât pour cela l’historien juif. La plupart des fautes de cette nature, qui sont innombrables dans les livres, viennent, ou de ce que l’on ne consulte pas les originaux, ou de ce que l’on se donne la hardiesse de les altérer par des paraphrases, pour les faire mieux servir à ses hypothèses.
- ↑ In Catalogo Artificum, pag. i.
- ↑ Voyez Rivet, sur le chap. XXXII de l’Exode. Oper. Tom. I, pag. 1184.
- ↑ Exode, chap. III, vs. 2.
- ↑ Lévitique, chap. X, vs. 2 et 5.
- ↑ Joannis Nodin Commentar. in cap. III. Exod., pag. 142, col. 2.
- ↑ Nombres, chap. XVI, vs. 46, et suiv.
- ↑ Nombres, chap. XVI, vs. 35.
- ↑ Joseph. Antiq. Lib. IV, cap. III, p. 107 G.
« AARSENS (François), seigneur de Sommelsdyck et de