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AITZEMA.

quoy il peut m’avoir offensé. Et je prie Dieu l’assister de son benoist Saint-Esprit, quelque estat ou vacation qu’il puisse entreprendre[1].

  1. Menag., Vita P. Ærodii, pag. 257.

AITZEMA (Léon d’), gentilhomme de Frise, né à Doccum, l’an 1600, a été conseiller des villes anséatiques, et leur résident à la Haye. Il a compilé une histoire des Provinces-Unies, qui a eu beaucoup de débit, et qui est d’un grand usage à ceux qui sont employés aux affaires politiques, car on y trouve mot à mot les traités de paix, les instructions et les mémoires des ambassadeurs, les lettres et les réponses des souverains, les capitulations des villes et autres actes publics, chacun en sa langue originale, et puis traduit en flamand. C’est en cette dernière langue que cette histoire est écrite. On en a fait deux éditions (A). Quoiqu’elle soit principalement considérable à cause des pièces authentiques que l’auteur y a ramassées avec beaucoup de patience et d’application, je ne voudrais pas juger du reste comme a fait M. de Wicquefort (B). J’ai ouï dire que cet historien a parlé d’une manière désintéressée de ce qui regarde les disputes de religion. M. Arnaud l’a cité pour une chose qui n’est pas trop avantageuse aux protestans[a]. Valère André parle d’un Léon Aetsma, Frison, qui fit imprimer ses vers latins de jeunesse à Franeker, l’an 1617[b]. Quelques-uns croient que ce poëte ne diffère point de l’historien dont je parle dans cet article[c]. Léon d’Aitzema mourut à la Haye, le 23 de février 1669, après y avoir exercé environ 40 ans la charge de résident des villes anséatiques qui lui avait été procurée par Foppius d’Aitzema, son oncle, résident de Hollande à Hambourg (C). Notre Léon était un fort honnête homme, officieux, affable, libéral envers les pauvres, et très-versé dans la politique. Il parlait plusieurs langues, l’allemand, le français, l’italien, l’anglais. Son père était secrétaire de l’amirauté de Frise[d]. Il ne sera pas inutile de remarquer qu’on a déjà vu trois volumes in-folio de la continuation d’Aitzema : le premier s’étend depuis 1669 jusqu’à 1679 ; le second depuis 1679 jusqu’à 1687 ; et le troisième depuis 1687 jusqu’à 1692[e]. Un ministre nommé Aitzema, a écrit en flamand sur les Sibylles.

  1. Voyez l’Apologie pour les Catholiques, part. II, pag. 267.
  2. Valer. Andr. Bibliotheca Belgica, pag. 624
  3. Konig. Biblioth., pag. 19.
  4. Elle résidait alors à Doccum : présentement elle réside à Harlingen.
  5. Ces volumes sont imprimés à Amsterdam ; le premier en 1685, le second en 1688, et le troisième en 1698.

(A) On a fait deux éditions de son histoire.] La première comprend quinze volumes in-4o., qui ont été imprimées l’un après l’autre : le premier en 1657, et le dernier en 1671. Le premier commence à la cessation de la trêve qui avait été conclue par les soins de Henri-le-Grand entre l’Espagne et les Provinces-Unies, et s’étend depuis l’année 1621 jusqu’à l’année 1625. Le dernier comprend l’histoire de l’an 1668. La seconde édition est en sept volumes in-folio, qui ont été imprimés en 1669 et en 1671. Le dernier de ces volumes contient une table générale des six autres, avec la Relation de la Paix de Munster, et un traité qui a pour titre le Lion rétabli,