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DISCOURS PRÉLIMINAIRE

de plusieurs fautes, et quelquefois même une tirade de réflexions philosophiques ; en un mot assez de variété pour pouvoir croire que, par un endroit ou par un autre, chaque espèce de lecteurs trouvera ce qui l’accommode. »

Cette division indique la manière dont Bayle doit être lu pour l’être avec fruit ; il faut d’abord lire tout le texte d’un article, puis après l’avoir achevé passer aux remarques qui le concernent.

D’après les divisions ou distinctions établies par l’auteur lui-même, il était donc naturel d’imprimer d’abord tout le texte d’un article, puis toutes ses remarques, en mettant toutefois au bas des pages de l’un ou des autres les notes qui s’y rapportent. C’est ce qui a été fait.

Par ce que j’ai dit des dix premières éditions, on a pu juger que je les avais examinées avec quelque attention. C’était le seul moyen d’éviter leurs fautes et de profiter de leurs améliorations. J’ai signalé les unes et les autres. En relevant les fautes, j’ai voulu prouver les peines que j’ai prises, et non faire des reproches à mes devanciers[1]. Si j’étais sans indulgence pour eux, on aurait raison de me refuser celle dont j’ai besoin.

À l’occasion des premières éditions, j’ai déjà dit quelques mots de mon travail ; j’ai encore beaucoup de choses à en dire.

I. Les éditions de 1720, 1730, 1734, etc., contiennent en tête du 1er. volume la Dédicace au duc d’Orléans. J’ai déplacé cette pièce. Bayle ayant refusé de dédier son Dictionnaire [2], on devait être choqué de voir une dédicace à l’ouvrage. C’est seulement l’édition de 1720 qui a été dédiée au duc d’Orléans, régent. Dès lors cette dédicace, ouvrage de Lamotte, qui la rédigea pour le libraire Bohm, ne devait être placée qu’à son ordre chronologique parmi les préliminaires.

Ces préliminaires très-amples, puisqu’ils comprennent non-seulement les préfaces des éditions précédentes, mais encore la vie de Bayle par Desmaizeaux, ont été rejetés dans

  1. Dans un Avant-propos (provisoire) distribué avec le Ier. volume, j’ai accusé les éditeurs de 1730 d’avoir omis quelques morceaux de l’édition de 1720. Cependant ils avaient réparé ces omissions par un second erratum à la fin de la Lettre de M. Desmaizeaux à M. de Lamotte, qu’ils ont imprimé au tome Ier., après leur Avertissement sur cette quatrième édition. Cet Avant-propos (provisoire) devant être enlevé, j’en ai conservé ou répété les choses essentielles dans mon Discours préliminaire qui doit le remplacer. Je me suis bien gardé de reproduire un reproche injuste, et dont je ne parle ici que pour faire réparation.
  2. Voyez tome XVI, pag. 177.