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DE LA ONZIÈME ÉDITION.

1820. Onzième édition.

Le Dictionnaire historique et critique de Bayle avait eu, comme on a vu, neuf éditions en quarante-quatre ans (de 1697 à 1741). Entre la neuvième et la dixième il y a eu un intervalle de 60 ans ; mais cette dixième édition, n’ayant pas été finie, peut rigoureusement ne pas être comptée ; et dès lors c’est à une distance de près de 80 ans de la précédente qu’aura paru l’édition de 1820.

C’est la première édition faite en France, car en 1734, lorsqu’on imprima cet ouvrage à Trévoux, cette ville fesait partie de la principauté de Dombes, qui était une enclave[1]. Une chose digne de remarque, c’est que l’auteur ayant été, à cause même de son livre, honoré par un parlement[2], son ouvrage ait éprouvé si long-temps une espèce de proscription [3].

Le Dictionnaire historique et critique est formé de deux parties. « J’ai, dit Bayle, divisé ma composition en deux parties : l’une est purement historique, un narré succinct des faits ; l’autre est un grand commentaire, un mélange de preuves et de discussions, où je fais entrer la censure

    1748 n’existe pas ; et l’on pardonnera à un éditeur du grand sceptique de rester ici dans le doute.

    Chaufepié, dans son Dictionnaire, tome III, page 108 de la lettre L, et ailleurs, cite à la marge une édition de Paris, 1733. Ce qu’il rapporte fait partie d’une remarque de L. J. Leclerc. Or, comme l’édition de 1734 est la seule qui contienne ces remarques, il me paraît évident que c’est cette édition qu’il a voulu citer. S’il lui donne la date de Paris, c’est parce que ce furent, comme je l’ai dit, des libraires de Paris qui la firent faire à Trévoux. D’ailleurs, Chaufepié, habitant la Hollande, où les premières éditions avaient été faites, a mis ici Paris pour la France, quoique Trévoux n’en fût alors qu’une enclave.

    Enfin, dans la Bibliotheca latina de Fabricius, édition in-4o., tome II, pag. 20, à l’occasion de C. Sulpitius Appolinaire, on lit : « De hoc Bælius in Lexico, T. 5. » L’édition de la Bibl. Latina in-4o. est de 1728, et à cette époque il n’existait pas d’édition de Bayle en plus de quatre volumes. D’ailleurs, c’est à la lettre A que Bayle a mis l’article de C. Sulpitius Appolinaire. Quelle pourrait au reste être l’édition de Bayle dont la lettre A se prolongerait jusque dans le cinquième volume ? il est donc tout naturel de penser que ce n’est qu’une faute d’impression, et qu’au lieu de « T. 5. » (tome 5), il faut lire « T. I. » ( tome Ier. ). Les gens de lettres ne moulent pas toujours leurs chiffres, et leur mauvaise écriture est souvent la cause des fautes d’impression.

    Scimus et hanc veniam petimus.

  1. Cette principauté n’a été réunie à la France qu’en 1762.
  2. Voyez ci-dessus pag. ij.
  3. On ne permettait pas (Voyez tom. XVI, 182, 183) de le réimprimer en France ; mais on l’y laissait circuler. Au lieu de l’acheter des étrangers, il était bien simple et bien facile de le leur vendre.