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DE LA ONZIÈME ÉDITION.

On a vu que les éditions de 1702 et 1720 n’avaient qu’une seule pagination pour tous leurs volumes. Le volume le plus gros de 1730 ne dépasse pas 916 pages ; et cependant dans la table, au mot Bodin, on renvoie à la page 1902 ; au mot Cotin on renvoie à la page 1771. On a oublié dans ces deux endroits de changer les chiffres, chose très-désagréable pour le lecteur, mais très-pardonnable dans un travail aussi fastidieux, et dont je ne parlerais pas si ces deux fautes ne se trouvaient dans l’édition de 1740, où elles sont inexcusables.

1734. Sixième édition.

Ce fut à Trévoux (alors principauté de Dombes) que se fit, pour le compte de libraires de Paris, une édition en cinq volumes in-folio. C’est une réimpression de 1730. Cette édition de 1734 est très-décriée : de ce qu’elle a été faite à Trévoux, où s’imprimait le Journal des Jésuites[1], on a conclu que les révérends pères y avaient mis la main, et qu’ils avaient mutilé l’ouvrage ; cependant je n’y ai aperçu aucun retranchement. L’article David y est double et sans aucune suppression ; c’est dans le corps de l’ouvrage qu’on a mis la première version ; l’inverse avait été fait en 1702 et 1730. Les éditeurs de 1734 ont admis dans leur édition l’article Villars ajouté en 1715[2].

Dans la table ils ont aperçu les deux fautes que j’ai signalées dans 1730, et ils ne les ont ni conservées ni corrigées ; ils ont (qu’on me pardonne l’expression ; je viens de parler des jésuites), ils ont escobardé, et se sont permis de mettre des chiffres au nombre de trois, mais à tout hasard, et qui se trouvent de faux renvois.

Du reste les éditeurs de 1734 n’ont rempli aucune des lacunes qui existaient avant eux.

C’est à tort toutefois, ce me semble, que leur édition est tombée dans le discrédit. Imprimée en plus gros caractères que les autres, elle fatigue moins la vue : c’est déjà quelque chose. Mais un avantage très-grand de cette édition ce sont les remarques critiques (de l’abbé L.-J. Leclerc) sur divers articles, placées à la fin de chaque volume. Ces remarques sentent trop souvent la robe que portait leur auteur ; mais elles ne sont point à dédaigner, et suffisent, selon moi, pour

  1. Ce journal, cité communément sous le titre de Journal de Trévoux, était intitulé : Mémoires pour servir à l’histoire des sciences et des beaux-arts.
  2. Voyez ci-dessus, page viij.