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DE LA ONZIÈME ÉDITION.

générale, et considérez cette réplique : Malherbe dit un jour à M. de Bellegarde, etc. »

5o. Quant à Mariana, j’ai aperçu beaucoup d’additions, pas la moindre suppression, et une seule correction. Dans une phrase de la remarque H, Bayle nomme Henri IV, le monarque qu’en 1697 il appelait Henri-le-Grand. Ce changement n’a peut-être été fait que pour éviter le contraste que cette expression pourrait avoir l’air de faire avec l’épithète de prince fort impudique que l’auteur donne au même monarque dans la remarque C, à l’occasion du P. Coton son confesseur. Il ne faut pas conclure de ce changement que Bayle ait refusé de rendre justice à Henri IV. Dans le long article qu’il lui a consacré, il n’hésite pas à le proclamer l’un des plus grands princes dont l’histoire des derniers siècles fasse mention.

6o. Enfin, l’article Le Païs avait en 1697, à la fin de la remarque D, une petite phrase et une citation de plus qu’il n’a dans les éditions subséquentes ; l’une et l’autre sont relatives aux Hollandaises. Serait-ce par égard pour les habitans du pays où il avait obtenu un asile que Bayle a supprimé la citation ? Cela peut être ; mais je croirais plutôt que c’est parce qu’il a trouvé lui-même ridicule la phrase qui amenait la citation. Pour que le lecteur puisse prononcer, les deux versions sont conservées tome XI, page 332. Si je n’ai pas pris le même parti pour les articles Laïs et Malherbe, c’est qu’il m’était impossible de disposer clairement ces deux morceaux à cause des notes qu’ils ont.

1702. Seconde édition.

La seconde édition, donnée à Amsterdam, est en trois volumes in-folio en une seule pagination. Quelques passages de la première avaient attiré à l’auteur des désagrémens dont Desmaizeaux parle avec détail dans sa Vie de Bayle. L’auteur promit de faire quelques suppressions. On a vu en quoi ces suppressions consistaient pour les articles Laïs, Malherbe et Le Païs. De plus importantes eurent lieu dans l’article David. De la manière dont j’ai imprimé cet article (tome V, pages 400 et 408), on aperçoit d’un coup d’œil quels étaient les passages qui avaient blessé le consistoire de Rotterdam.

Une autre suppression fut faite par Bayle sans qu’il y eût aucune plainte, et sur la seule représentation de quelques amis qui trouvèrent déplacé l’éloge que Bayle faisait