de cet auteur[a]. Comme il y avait de son temps quelques écrivains latins qui aimaient à se servir des termes les plus surannés, il se moqua d’eux fort plaisamment dans un dialogue qu’il publia l’an 1531 (F). Il y joignit un petit traité de Volusius Metianus, ancien jurisconsulte[b]. Il a fait aussi un livre touchant l’invention de l’imprimerie (G). On l’accusa de plagiat au sujet de son Ausone ; car on débita qu’il s’était approprié le travail de Fabricio Varano, évêque de Camerin ; mais il s’en purgea avec serment, et protesta qu’il n’avait jamais lu de livre dont il eût tiré quelque chose qui eût servi à orner le sien. La forme de son serment est remarquable (H). On aurait vu sortir de dessous la presse plusieurs ouvrages de sa façon, si son fils Casimir, qui était homme de lettres (I), avait vécu plus longtemps [c].
(A) Il était d’Aquila. ] Outre le témoignage du Toppi, approuvé par le Silence de Léonard Nicodème, voici des vers qui confirment cette vérité.
Ut voluerum regina supervolat æthera, et alti
Immotum lumen solis in orbe tenet ;
Sic illâ genitus Mariangelus urbe....
Alite quæ à Joviâ nobile nomen habet,
Felice ingenio solers speculatur, etc.
Ils sont dans une pièce de François
Arsilus[1], imprimée à la fin d’un
recueil de vers, intitulé Coryciana,
qui fut publié à Rome, l’an 1524. Il
y a dans ce recueil un protrepticon
de notre Accurse ad Corycium[2], qui
contient 87 vers. La pièce d’Arsillus a
pour titre, de Poëtis urbanis ad PauIum
Jovium. Pierius Valerianus, contemporain
d’Accurse, le surnomme
Aquilanus, non-seulement dans son
commentaire sur le XIIe. livre de l’Énéide ;
mais aussi dans des vers latins
[3] qu’il lui adresse. Comptons
donc à coup sûr pour une faute ce que
Barthius a dit de la patrie d’Accurse.
Il l’a fait naître à Amiterne[4]. Konig,
n’ayant point su que cela fût
faux, l’a adopté tout du long. Ces paroles
d’Accurse : Nec placuit reticere,
ne quis (quod Sallustius civis ait
meus), modestiam in conscientiam duceret
[5], ont trompé Barthius. Or,
voici pourquoi Accurse a traité Salluste
de compatriote ; Salluste, dis-je,
qui était natif d’Amiterne : c’est que
la ville d’Aquila a profité de la ruine
d’Amiterne, et lui a été substituée en
quelque façon. Elle n’est qu’à cinq
milles des masures d’Amiterne. Consultez
M. Baudrand.
(B) Il avait fort travaillé sur Claudien. ] Puisque les fatigues de son voyage d’Allemagne et de Pologne ne l’empêchèrent pas de corriger près de sept cents fautes dans ce poëte, on peut s’imaginer que pendant un meilleur loisir il s’appliqua fortement au même travail. Talis, dit-il[6], non ales legitur in codicibus (Claudiani) etiam novissimè recognitis. Qui tantùm abest ut non etiam nunc versibus sint claudi ac deformes, ut eos ex vetustis exemplaribus, dùm Germaniam Sarmatiasque nuper peragramus, septingentis ferè mendis inter equitandum eluerimus.
(C) Faisait des vers en latin et en italien. ] Voici ce qu’Accurse nous apprend sur ce sujet dans une fable intitulée Testudo, qu’il a jointe à ses Diatribes. Il y raconte les persécutions qu’il souffrait à Rome de la part de ses envieux, et comment ils lui faisaient un crime des choses les plus innocentes. Novistis, dit-il en s’adressant à deux jeunes princes de la maison de Brandebourg, auxquels il
- ↑ L. Nicodemo le nomme mal Arsillus dans ses Addizioni alla Bibioth. Napolet., pag. 179.
- ↑ C’était un Allemand, nommé Geritz, à ce que j’ai appris de M. de la Monnaie.
- ↑ Lib. IV Amorum, apud Nicodem. Add. alla Biblioth. Napolet., pag. 170.
- ↑ Ipse Sallustii civis, Amiternimus nempè. Barth. in Stat. tom. II, pag. 399.
- ↑ Mariang. Accurs. in Testitudine.
- ↑ Accursii Diatr. in Ausonium. On a retranché ces paroles dans l’édition d’Ausone de 1671.