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MÉDICIS.

Rennes en Bretagne le 20 d’octobre de l’année 1520, puisqu’il dédia son livre de Strigi-Magarum Dæmonumque mirandis, au cardinal Augustin Trivulce, le 1er. mars de l’année 1521. Je ne suis pas surpris si les éditeurs ont copié cette faute les uns des autres, puisqu’il n’y en a pas un seul qui parle de cet ouvrage, lequel aurait servi à redresser leur chronologie. Je crois qu’on a pris François Sylvestre, aussi général des dominicains, pour celui-ci. Le François mourut à la vérité dans le cours de ses visites à Rennes en Bretagne ; mais quand ces deux généraux, qui sont fort différens, ne seraient qu’une même personne, l’erreur n’en serait pas moins grossière, puisque François Sylvestre ne mourut pas en 1520, mais en 1528. Ainsi quand la chose serait comme l’a supposé l’éditeur, ce serait toujours un anachronisme de huit années [1].

  1. Tout ceci est encore pris de M. Bayle, Réponse aux questions d’un provincial, tom. I, chap. LXVI, pag. 618 et suiv. Dans le Moréri de 1725, on a donné l’article de Silvestre de Priéro au mot Mozolino, sur ce que les pères Quetif et Echard en ont dit dans leur Bibliothéque des auteurs dominicains. Mozolino mourut à Rome en 1523, étant alors maître du sacré palais. Il n’a point été général des dominicains. On trouve dans les pères Quétif et Echard l’article de François Silvestre, général des dominicains, mort à Rennes le 19 de septembre 1528, âgé de cinquante-quatre ans. Cet article n’est point dans la dernière édition du Moréri, où l’on fera bien de corriger ce renvoi : « silvestre dit de Priério, général des dominicains ; cherchez Mozolin : » il faut effacer ces mots général des dominicains. Il y a aussi une faute à corriger dans l’article Mozolino : les imprimeurs ont mis Edouard Brow, au lieu d’Édouard Brown. Nouv. Observ.

MÉDICIS. Dans l’énumération que l’éditeur fait des auteurs qui ont écrit la vie, ou qui ont parlé du célèbre marquis de Marignan, Jean-Jacques de Médicis, qui était frère du pape Pie IV, il est surprenant qu’il ne parle point de l’Histoire Cisalpine d’Erycius Puteanus, ou plutôt de l’histoire des actions de Jean-Jacques de Médicis autour du lac de Côme. Erycius Puteanus est si connu dans la république des lettres, qu’on a lieu d’être surpris que Moréri et ses continuateurs ne le nomment point parmi les historiens du marquis de Marignan. L’histoire de Jean-Jacques de Médicis qu’il a composée finit à la malheureuse journée de Pavie, où François Ier. fut pris prisonnier par les Espagnols, et conduit à Madrid. En un mot, Erycius Puteanus était le principal auteur qui devait être consulté pour avoir des mémoires sûrs et fidèles sur la vie du célèbre marquis de Marignan, puisqu’il est celui qui en a été le mieux instruit, et qui en a plus su de circonstances secrètes [1].

D’ailleurs dans l’article d’Eryctus Puteanus, en parlant de ses ouvrages l’éditeur ne dit rien de celui-ci [2]. Galéasse Capella a fait une petite histoire qui ne contient que cinq pages, et qui peut servir de supplément à celle

  1. Dans la dernière édition, au mot Médicis, MédiciMédiquin (Jean-Jacques), marquis de Marignan, on cite Erycius Puteanus, Hist. Cisalpine. Cette histoire trouve dans le troisième tome du Trésor des antiquités d’Italie. Nouv. Observ.
  2. Dans cette édition, à l’article Puy (Henri du), ou Erycius Puteanus, on ne donne pas la liste des ouvrages de cet auteur : on marque seulement en général, qu’il a laissé un très-grand nombre de traités d’histoire, de rhétorique, de mathématique, de philosophie et de philologie, dont on peut voir le dénombrement dans la Bibliothéque des auteurs du Pays-Bas, de Valère André. Nouv. Observ.