Page:Bayle - Dictionnaire historique et critique, 1820, T15.djvu/417

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
409
LE MERCIER. LEYME. LORRAINE.

sur cette histoire, qui méritent d’êtres lues.

L’éditeur donne un article de Moréna ; mais il dit d’une manière très-confuse qu’Othon Moréna composa l’Histoire de Frédéric Barberousse, et que son fils l’acheva. Cela est absolument faux, puisque cet empereur leur survécut : d’ailleurs cet ouvrage est plus l’Histoire des guerres de Lodi que celle de cet empereur. On appelle ordinairement histoire, le détail des actions d’un homme, depuis le commencement de sa vie jusqu’à sa mort. Or les Moréna n’ont pas pu écrire le détail des actions de Frédéric Barberousse depuis sa naissance jusqu’à sa mort, puisqu’ils moururent tous deux avant cet empereur [1].

  1. Dans cette édition [celle dont il est question dans la note 1] à l’article Moréna, on dit qu’Othon Moréna commença l’histoire de ce que l’empereur Frédéric Barberousse fit en Lombardie depuis 1154 jusqu’en 1168, principalement par rapport à la ville de Lodi ; et qu’Acérus Moréna, son fils, acheva ce que le père n’avait pu finir. Cette histoire est insérée dans le troisième tome du Trésor des Antiquités d’Italie, Nouv. Observ.

LE MERCIER. L’éditeur ne s’explique pas d’une manière assez exacte au sujet de Jean Le Mercier, professeur royal en langue hébraïque à Paris, lorsqu’il dit que ce savant homme traduisit du grec en latin Harménopule. À en juger par ces mots, il n’est personne qui ne croie que Le Mercier a traduit tous les ouvrages de cet auteur grec ; il est pourtant certain qu’il n’en a traduit que le Prochiron ou Promptuarium juris civilis. Ceux qui ne connaîtraient les ouvrages d’Harménopule que sur l’idée qu’en donnent Moréri ou ses continuateurs ne douteraient pas un moment, au langage qu’ils tiennent, que Le Mercier ne les eût tous traduits parce qu’ils ont tous été assemblés dans un seul corps [1].

  1. Notre auteur « tiré cette remarque de la Réponse aux questions d’un provincial, tom. I, chap. LIII, pag. 482 et suiv. Dans l’édition de 1725 on trouve que Jean le Mercier traduisit de grec en latin, lorsqu’il étudiait en droit à Avignon, le Prochirum ou Promptuarium juris civilis d’Harménopule. Nouv. Observ.

LEYME. Ce mot était bien dans les premières éditions, et on l’a altéré dans celle-ci en mettant Leyne au lieu de Leyme : c’est une abbaye de filles qui est dans le diocèse de Cahors, dont il est parlé dans l’article Noailles, au sujet de Françoise de Noailles, grand’tante de M. le maréchal et de M. le cardinal de Noailles, qui la possédait et qui est morte depuis peu [1].

  1. Dans la dernière édition, au mot Noailles, à l’article de Henri, seigneur de Noailles, comte d’Ayen, etc., on a mis Leime. Nouv. Observ.

LORRAINE. Dans l’article de Lorraine l’éditeur a fait une faute bien grossière : il y fait Catherine de Bourbon [a], sœur du roi Henri IV, et épouse de Henri, duc de Bar, mère des princesses Nicole et Claude de

  1. Il y a ici un arrangement de paroles que les éditeurs du Moréri ne doivent pas éviter avec moins de soin que les fautes que notre auteur marque. La première pensée qui vient aux lecteurs est que la faute qu’on veut indiquer ici consiste en ce que l’éditeur du Moréri a prétendu que Catherine de Bourbon était sœur du roi Henri IV. Cependant ce n’est point une faute que l’on ait voulu indiquer, on a voulu dire que l’éditeur a prétendu faussement que Catherine de Bourbon était mère des princesses Nicole et Claude. On eût évité le désordre si l’on avait dit, il y suppose que Catherine de Bourbon, sœur, etc., était mère, etc. Rem. de M. Bayle.