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CAMUS. CANADA.

Constance ; et le dernier, c’est celui de Strasbourg. Il est vrai qu’autrefois César en fit construire un de bois, au-dessous de Mayence, pour faire passer son armée ; mais il ne subsiste plus [a].

    bourg : or il dit, pag. 508, que Stein est proche du lieu où le Rhin sort du lac de Constance. Notre auteur eût parlé plus exactement s’il eût dit, le dernier pont que l’on trouve en remontant vers la source de ce fleuve, c’est le pont de Constance (ou de Stein selon le sieur Coulon ; mais il se trompe, car il y a un pont sur le Rhin, à Constance) ; et le premier, c’est celui de Strasbourg. Rem. de M. Bayle.

  1. Comme ces notes tendent au même but que les remarques du texte, savoir, à faire en sorte que les éditions à venir du Dictionnaire de Moréri soient meilleures, l’on dira ici par occasion qu’il faut effacer quelque chose dans l’article Brisgaw. Nous y lisons que Brisach a été autrefois sa capitale ; mais, depuis, Fribourg l’a emporté, et elle est devenue mémorable par ses richesses et par d’autres avantages. Elle l’est aussi par la célèbre bataille que le duc d’Enghien...... remporta en 1644, le général Merci fut tué. Il faudra dans une nouvelle édition s’arrêter à, Fribourg l’a emporté. Le reste est hors de sa place, et ne doit être mis que sous le mot Fribourg. (Cela est corrigé dans l’édition de 1725 de cette manière : Brisach..... a été autrefois la ville capitale ; mais depuis, Fribourg, plus célèbre par ses richesses, lui a ôté ce rang. On a retranché tout le reste. À l’article Fribourg, on parle de la victoire remportée par le duc d’Enghien. Nouv. Observ.) D’ailleurs, il n’est pas vrai que le général Merci ait été tué à la bataille de Fribourg, en 1644. Il fut tué à celle de Norlingen, l’an 1645. Il avait un frère, nommé Gaspar, qui fut tué à celle de Fribourg, l’an 1644. C’est ce qui trompa Moréri. Dans l’article du général Merci, le Moréri marque qu’il fut blessé à Norlingue, le 3 d’août 1645. Il fallait marquer qu’il mourut de ses blessures. Cette omission capitale doit être suppléée dans la première édition que l’on fera. (Toutes ces fautes sont corrigées dans la dernière édition. Nouv. Observ.) Rem. de M. Bayle.
C.

CAMUS. L’éditeur nomme le fameux évêque de Belley, Jean-Pierre le Camus, au lieu de Jean-Pierre Camus. C’est une faute qu’il n’a pas pris des anciennes éditions, puisqu’elle n’y est point, mais qu’il a faite en confondant sans doute les maisons de le Camus, et de Camus, qui sont pourtant fort différentes [1]. La première est une ancienne maison de la robe de Paris, dont est M. le cardinal le Camus. Et la seconde est d’une noblesse militaire, quoique quelques-unes de ses branches soient aujourd’hui dans la robe. En parlant de Jean-Pierre Camus, évêque de Belley, je dois remarquer que c’est mal à propos que l’auteur de la Gazette de Paris, en annonçant l’année passée ou la précédente, la mort de M. Camus, abbé et général de l’ordre de Saint-Ruf, dit, que cette abbé était neveu de cet évêque ; ils étaient de la même maison, mais certainement l’évêque n’était pas oncle de l’abbé.

  1. Cette faute ne se trouve pas dans l’édition de 1725. Nouv. Observ.

CANADA. Cet article est assez curieux ; mais, en vérité, on ne devait pas oublier de rendre la justice qui est due aux jésuites, en parlant des premiers apôtres qui ont planté la foi dans ces terres nouvellement découvertes [1]. Il est peu de sociétés religieuses à qui on ait tant d’obligation qu’à celle-là, et qui se

  1. On n’a rien ajouté là-dessus dans les dernières éditions. Nouv. Observ.