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ARLÉNIUS. BASIN. BAVIÈRE.

ges celui qui regarde les laïques. Les circonstances mêmes du temps devaient engager l’éditeur à en parler avec un peu d’exactitude [1].

  1. Cette critique a plusieurs défauts, que M. Bayle a détaillés ci-dessus dans sa préface. Nouv. Observ.

ARLÉNIUS. J’aurais cru que cet auteur qui vivait sous l’empire de Charles-Quint, et qui se donna dans le monde [a] le nom de Péraxylus, serait placé dans la nouvelle édition du Dictionnaire. La belle édition de Josèphe qu’il donna en grec, sur l’excellent manuscrit de don Diégo de Mendoza, ambassadeur de l’empereur à Venise, à la suite duquel il était, lui devait mériter cette place : d’ailleurs Arlénius était un excellent poëte. Moréri et ceux qui ont travaillé après lui à son Dictionnaire, ne sont pas les seuls qui ont ignoré le mérite de ce grand homme [1].

  1. C’est-à-dire dans le monde littéraire. Rem. de M. Bayle.
  1. Notre auteur, comme je l’ai déjà dit, a tiré presque toutes ses remarques du Dictionnaire de M. Bayle ; mais il a caché ou déguisé tant qu’il a pu ces petits larcins. Ici, par exemple, il produit sous le mot Arlénius ce que M. Bayle avait dit à l’article Péraxylus. Ce qu’il y a de singulier, c’est qu’il se plaint que Moréri et ceux qui ont travaillé après lui à son Dictionnaire, n’aient point parlé d’Arlénius ; et en effet, on n’en dit rien sous ce mot-là ; mais on en a donné un très-bon article, tiré de M. Bayle, au mot Péraxylus. Nouv. Observ.
B.

BASIN. Armand Basin, de Besons, n’est pas archevêque d’Aix comme le dit l’éditeur, mais de Bordeaux, et il a succédé en cette dignité à feu M. de Bourlemont [1].

  1. Cette méprise est corrigée, dans l’édition de 1725, à l’article Basin (Claude). Nouv. Observ.

BAVIÈRE. Cet article n’est pas exact, et l’éditeur varie dans sa chronologie. L’empereur Frédéric III n’était pas beau-père d’Albert IV, duc de Bavière, que l’on suppose avoir épousé Cunégonde, fille de cet empereur ; au contraire, Frédéric III épousa en secondes noces Cunégonde, fille de Louis de Bavière, son plus grand ennemi ; et il eut de ce second mariage Élisabeth, épouse de Gauthier, comte de Schwartberg [1]. Or Louis de Bavière,

  1. Notre auteur prétend que l’empereur Frédéric III (dit le Beau) épousa Cunégonde, fille de Louis de Bavière son plus grand ennemi. Il a apparemment pris cela de l’ouvrage qu’il critique : car dans le Moréri, au mot Autriche, pag. 877, on trouve que l’empereur Frédéric dit le Beau, épousa en secondes noces Cunégonde de Bavière, fille de l’empereur Louis, de laquelle il eut Élisabeth, femme de Gonthier ; comte de Schwartzembourg. Mais 1°. Rittershusius ne marque pas que Frédéric le Beau ait eu deux femmes : il ne lui donne qu’Isabelle d’Aragon ; 2°. Heiss, dans son Histoire de l’Empire, dit seulement que le duc Frédéric d’Autriche, et le duc Louis de Bavière qui se disputèrent l’empire, étaient cousins germains ; 3°. dans le Moréri, au mot Bavière, à l’article de l’empereur Louis, pag. 135, on ne trouve point de Cunégonde parmi les enfans qu’il eut de ses deux femmes, et qui sont au nombre de neuf. Notre auteur confond ici, après le Moréri, Frédéric le Beau, mort en 1330, et compétiteur de Louis de Bavière, avec Frédéric le Pacifique, mort en 1493. Ce dernier eut d’Éléonore de Portugal, une fille nommée Cunégonde, qui fut mariée en 1487, à Albert IV duc de Bavière, comme on le peut soir dans Rittershusius, fol. 57 et 66 de l’édition de Tubingue, 1664 ; et