mandation est datée du 2 d’avril 1565.
(A) Il naquit à Alzano dans l’Italie. ] La différence que M. Teissier [1] a trouvée entre Melchior Adam et M. de Thou est nulle. Celui-là, dit-il, a écrit que Zanchius était natif d’Alzano, M. de Thou et Verheiden le font de Bergame. J’avoue que ces deux derniers auteurs lui ont donné l’épithète de Bergomas ; mais, puisqu’elle ne convient pas moins à ceux qui sont nés dans le Bergamasque qu’à ceux qui sont nés dans la ville de Bergame, on n’a point de droit d’imputer à M. de Thou ni à Verheiden le sens limité qu’on leur attribue. Il est permis de supposer qu’ils ont voulu dire en général que Zanchius était né dans le pays de Bergame ; et sur ce pied-là Melchior Adam ne diffère d’eux qu’en ce qu’il désigne plus particulièrement la patrie de ce grand théologien. Il la nomme Alzanum [2], et il dit qu’elle est située dans le val de Séri [3]. Or il est certain qu’Alzanum et cette vallée appartiennent au Bergamasque [4]. M. Teissier tombe dans une autre erreur quand il assure qu’Alzane est une petite ville distante de quatre lieues de Venise. Si au lieu de quatre lieues il en eût mis quarante, il n’eût dû craindre d’en dire trop. Melchior Adam l’a trompé : il avait lu quelque part que le père de notre Jérôme ayant appris la mort de son père quitta les études de jurisprudence, et se maria. Le soin qu’il lui fallut prendre de ses sœurs lui fit connaître qu’il ferait mieux de s’attacher aux affaires domestiques que de suivre le barreau : il quitta même la ville, et se transporta à Alzane qui en était éloignée de quatre milles [5], et il fit cela en bon économe [6], c’est-à-dire, ce me semble, pour dépenser moins. Voilà ce que Melchior Adam avait trouvé dans quelque livre [7]. Il se mêla de conjecturer, et ne le fit pas heureusement ; il mit [8] dans une note marginale qu’à son avis la ville que le père de Zanchius avait quittée est Venise. S’il avait été bon géographe, il n’aurait pas eu cette pensée ; il aurait su que la distance d’Alzane à Venise est de plus de quarante lieues. Sa conjecture a été convertie en affirmation pure et simple par M. Teissier, qui d’ailleurs a interprété quartum lapidem par quatre lieues, quoique dans le style des latins cela comprenne seulement quatre mille pas. Je crois que Bergame est la ville d’où le père de Zanchius sortit par des raisons d’économie. Quenstedt a commis deux grosses fautes : il a dit dans la page 276 [9] que Jérôme Zanchius est né à Alzane dans la vallée de Séri, à quatre milles de Venise ; mais dans la page 302 il le fait naître dans la ville de Bergame.
(B) Zanchius aimait la paix. ] Il était, selon Melchior Adam [10], litium fugitans, concordiæ amans..…. modestiæ singularis, pacis ecclesiarum studiosissimus [11]. D’autres assurent [12] que peu de gens le surpassent en érudition, en piété, en modestie. Voyez les remarques où j’examine le récit de M. de Thou et celui de M. Moréri.
(C) Faire signer un formulaire. Il le signa avec quelques restrictions. ] Il faut savoir qu’il y eut bientôt quelques brouilleries entre lui et Jean Marbachius, pasteur et professeur en théologie à Strasbourg. Ils ne s’accordèrent point sur la doctrine de la prédestination ni sur les annexes de ce grand dogme ; mais ce feu demeura caché sous les cendres jusques à ce qu’en 1561 Zanchius fit supprimer par l’autorité des magistrats un livre de Tilemannus Héshusius qu’on avait réimprimé à Strasbourg, en mettant au titre pour lieu d’impression Magdebourg. Ce livre traitait de la présence réelle in, cum, sub pane, et contenait une pré-
- ↑ Teissier, Addit. aux Éloges, t. II, p. 160.
- ↑ Melch. Adam., in Vit. Theol, exter., p. 148.
- ↑ In valle Serianâ, idem, ibidem.
- ↑ Voyez Léandre Alberti, Descript. Ital., p. m. 638.
- ↑ Ad quartum indè distant lapidem. Melch. Adam., in Vitis Theolog. exter., pag. 638.
- ↑ Quod rebus suis consultiùs fore judicaret. Idem, ibid.
- ↑ Il avait pu trouver cela dans IIe. livre des lettres de Zanchius, pag. 444.
- ↑ Idem, ibid.
- ↑ Du livre de Patriis illustrium Virorum.
- ↑ In Vitis Theolog. exter., pag. 149.
- ↑ Idem, pag. 152.
- ↑ Sanderson, de Obligat. conscient., prælect. II, apud Pope Blount, Cens. Author., pag. 541.