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TRABÉA.

Ricovrati de Padoue, réfuta cet anonyme par un ouvrage[1] dont vous trouverez l’extrait dans le Journal des Savans du 14 septembre 1693. Il avait formé, de concert avec M. de Carrière[2], et avec M. de Malepeire, des conférences réglées qui ont continué jusqu’en 1698. « M. Pellisson qui avait autrefois jeté les fondemens de semblables exercices de littérature, à Toulouse, avec M. de Malepeire, ne peut en voir l’heureux rétablissement sans les regarder en quelque manière comme son ouvrage, puisqu’il en avait formé le premier plan, et que l’illustre magistrat qu’il avait autrefois associé dans les premières conférences avait tant de part et tant d’intérêt à leur renaissance. Ce grand homme, toujours passionné pour l’accroissement des belles-lettres, inspira aux auteurs de ces nouveaux exercices de penser sérieusement à faire ériger leur compagnie en une académie de belles-lettres afin de les fixer dans Toulouse par un aussi solide établissement. Il s’offrit lui-même d’en être le médiateur, se flattant avec quelque raison de pouvoir procurer à Toulouse le même avantage qu’il avait auparavant obtenu, même dans une conjoncture peu favorable, en faveur de Soissons. C’est pour favoriser ce dessein qu’il fit agréer la protection de cette compagnie à monseigneur le prince du Maine, gouverneur de Languedoc, qui eut la bonté de présenter un placet au roi, pour supplier sa majesté d’approuver le projet et l’exécution de cet ouvrage. C’est aussi en reconnaissance d’une grâce si signalée, que M. Richebourg, l’un des membres de cette compagnie, eut l’honneur d’adresser à ce prince une ingénieuse fable... Cette pièce de poésie alarma quelques messieurs des jeux floraux... et ce fut alors que cette compagnie, favorisée de plusieurs illustres magistrats qui en étaient les membres, craignant qu’on n’élevât la nouvelle académie sur les ruines de la leur, qui avait le maniement d’un fonds considérable, prirent les plus justes mesures pour la faire établir par des lettres patentes, sous la protection des chanceliers de France. Ils lui conservèrent autant qu’ils purent le nom et les coutumes qu’elle avait afin de suivre les vestiges de son ancien établissement ; car outre qu’il est défendu à ces messieurs par leurs statuts, de faire imprimer aucun ouvrage au nom de la compagnie, ni d’y faire aucun remercîment à leur réception, de quatre prix qu’on y distribue, il y en a trois, et même l’un des plus considérables, qui sont destinés pour la poésie. Messieurs des conférences académiques redoublèrent alors leur zèle pour perfectionner leurs études ; et, comme ils avaient particulièrement en vue l’éloquence, les antiquités, et tout ce qui peut regarder les belles-lettres, ils choisirent les comédies de Térence et les Institutions de Quintilien, pour le sujet de leurs conférences. M. de Mondran, trésorier de France, qui avait une maison très-commode au milieu de la ville, se fit honneur de la leur offrir pour y faire leurs exercices. »

L’auteur du mémoire dont je tire toutes ces choses finit par dire que ces conférences, qui n’auraient pas été interrompues sans la mort de plusieurs dignes sujets, pourront se rétablir dans un temps aussi favorable pour les sciences, que l’est cette paix générale qui règne dans toute l’Europe[3].

  1. Imprimé à Montautan en 1692.
  2. À présent juge-mage.
  3. On écrivait cela commencement de l’an 1700.

TRABÉA (Quintus), poëte comique dont Cicéron a allégué quelques vers[a]. La pièce qu’il avait intitulée Ergastulum, a été citée par Nonius Marcellus [b]. On voit dans Aulu-Gelle que

  1. Cicero, Tuscul., lib. IV, folio m. 270, B. Voyez aussi lib. II de Finibus folio 219, D.
  2. Nonnius Marcell., voce Rarenter, pag. m. 515.