et qu’il la baisait en entrant et en
sortant. Ce qui nous renvoie au temps
qu’il ne l’avait pas encore épousée.
On a débité qu’il chassa sa femme,
et que logeant avec Aspasie, fille de
joie de Mégare, il se plongea dans la
volupté, et qu’il dépensa pour cette
garce une bonne partie de son bien
[1]. Περικλέα δὲ τον Ὀλύμπιον ϕησὶν
Ἡρακλέιδης ὁ Ποντικὸς ἐν τῷ περὶ ἡδονῆς, ὡς
ἀπήλλαξεν ἐκ τῆς οἰκίας τὴν γυναῖκα, καὶ
τὸν μεθ ̓ ἡδονῆς βίον προείλετο, ᾤκει τε
μετὰ Ἀσπασίας τῆς ἐκ Μεγάρων ἑταίρας,
καὶ τὸ πολὺ μέρος τῆς οὐσίας εἰς ταύτην
κατανάλωσε. Periclem Olympium
Heraclides Ponticus scribit,
libro de voluptate, exactâ domo uxore
voluptati se tradidisse, cum Aspasiâ
scorto Megarico [2] habitâsse, et
magnam rei familiaris partem in eam
dilapidâsse. Cette femme, après la
mort de Périclès, s’attacha à un personnage
de basse naissance, et l’éleva
aux premières charges de la république
[3]. Ce qui témoigne que l’adresse
de son esprit, et sa bonne
langue, ne trouvaient rien d’impossible.
Il fallait bien qu’elle entendît
l’art de parler, puisque plusieurs
Athéniens furent ses disciples de rhétorique.
Elle s’acquit une telle réputation,
que le jeune Cyrus donna le
nom d’Aspasie à une maîtresse qu’il
aimait et qu’il estimait uniquement
[4]. Notre Aspasie fut cause que la
république d’Athènes attaqua les Samiens.
Ils étaient en guerre avec les
Milésiens pour la ville de Priène, dont
chaque parti se voulait attribuer la
possession. Les Samiens remportèrent
la victoire. Ainsi Aspasie, pour servir
ses compatriotes, pria Périclès de
faire déclarer les Athéniens contre
ceux de Samos [5]. On dit aussi
qu’elle fut la cause de la guerre de
Mégare, qui fut le commencement de
celle du Péloponnèse ; et que le motif
d’Aspasie est bien honteux. Quelques
jeunes Athéniens ayant trop bu, s’en
allèrent à Mégare, et y enlevèrent
une fameuse prostituée. Les Mégariens
enlevèrent par représailles deux filles
de joie d’Aspasie. Voilà le sujet de sa
colère : c’est ce qui fit, disait-on,
qu’elle employa tout son crédit pour
faire que l’on attaquât les Mégariens,
à quoi Périclès était assez disposé.
Μεγαρεῖς δὲ.... τὰς αἰτίας εἰς Ἀσπασίαν
καὶ Περικλέα τρέπουσι· χρώμενοι τοῖς
περιβοήτοις καὶ δημώδεσι τούτοις ἐκ τῶν
Ἀχαρνέων ςιχιδίοις, Πόρνην δὲ Σὶμαίθαν,
ἰόντες Μεγάραδε Νεανίαι κλέπτουσι μεθυσοκότταβοι·
Κἆθ' οἱ Μεγαρεῖς ὀδύναις
πεϕυσιγγωμένοι, Ἀντεξέκλεψαν Ἀσπασίας
πόρνας δύο. Megarenses verò.....
causam omnem in Aspasiam detorquent
et Periclem, allegantque celebratos
et vulgatos hosce versus Aristophanis
ex Acharnibus,
Juvenes profecti Megaram ebrii auferunt
Simæthiam ex scortatione nobilem :
Megarensis hinc populus dolore percitus,
Furatur Aspasiæ duo scorta baud impiger [6].
Plutarque eût bien fait de rapporter
les deux vers qui suivent ces quatre ;
car ils contiennent la conclusion que
le poëte tire de ce récit, c’est que
trois garces furent cause que toute la
Grèce fut en guerre [7].
Κᾀντεῦθεν ἀρχὴ τοῦ πολέμου κατεῤῥάγη
Ἑλλησὶ πᾶσιν, ἐκ τριῶν λαικαςριῶν.
Hinc initium belli prorupit
Universis Græcis, ob tres meretriculas.
Athénée, qui a rapporté les six vers
d’Aristophane, venait de dire que
l’école d’Aspasie avait peuplé de filles
de joie tout le pays [8]. Καὶ Ἀσπασία
δὲ ἡ Σωκρατικὴ ἐνεπορεύετο πλήθη
καλῶν γυναικῶν, καὶ ἐπλήθυνεν ἀπὸ
τῶν ταύτης ἑταιρίδων ἡ Ἐλλάς. ὡς καὶ
ὁ χαρίεις Ἀριςοϕάνης παρασημαίνεται
λέγων τὀν Πελοποννησιακὸν πόλεμον, ὅτι
Περικλῆς διὰ τὸν Ἀσπασίας ἔρωτα, καὶ
τὰς ἁρπασθείσας ἀπ᾽ αὐτῆς θεραπαίνας
ὑπὸ Μεγαρέων, ἀνεῤῥίπισεν τὸ δεινόν [9]. Dalechamp
tourne ainsi ce grec : Aspasia
Socratica formosas mulieres, et
cas quidem multas, Athenis præbuit.
Jam indè scortis abundavit Græcia,
- ↑ Athèn., lib. X, pag. 533.
- ↑ Elle était de Milet, selon Plutarque. Peut-être qu’Héraclide la surnomme de Mégare, parce qu’elle y avait tenu bordel avant que d’aller à Athènes.
- ↑ Plut., in Pericle, pag. 165, D. Voyez aussi Harpocration, voce Ἀσπασία et les Notes de Valois,
- ↑ Voyez la remarque (C) de l’article Cyrus, tom. V, pag. 213.
- ↑ Plut., in Pericle, pag. 165, 166.
- ↑ Idem, ibidem, pag. 168, E.
- ↑ Notez que Plutarque n’adopte point ce fait-ci. Voyez la remarque (H), à l’alinéa.
- ↑ Athen., lib. XIII, pag. 570.
- ↑ Idem, ibidem, pag. 569, 570.