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ORIGÈNE.

Panegyrim nuptiarum ejusdem regis Augusti ; Panegyrim nuptiarum Jo. Tarnovii Exercituum Generalis ; Orationem pro dignitate sacerdotali ; de præstantiâ Legum polonicarum ; In obitum Sigismundi senioris ; Turcicas, ad Regem, Senatum et Equites. Pro et contrà Celibatum ; Pro Ecclesiâ Christi, contrà M. Lutherum præceptorem suum ; Institutionem Principis ; Apocalypsim suam, seu faciem perturbatæ et afflictæ Reipubl. ejusque restaurandæ rationem, quæ nuper anno 1625, prodiit, edita in lucem à Nicholao Orichovio nepote suo ; Epistolas familiares quoque scripsit, sed harum pars maxima adhuc in obscuro est ut et liber de summâ Regni. Audio et alia quædam de Rep. authographa ipsius à quibusdam privatim, cum nominis ejus forsan certè cum publicæ utilitatis jacturâ, detineri[1].

  1. Simon Starovoscius, in Elogiis centum Polonor., pag. 79. Je soupçonne que la ponctuation n’est pas exacte partout, et je crois qu’au lieu de Himeram il faut lire Chimæram.

ORIGÈNE, l’un des plus féconds écrivains, et l’un des plus rares génies[* 1] qui aient fleuri dans l’église primitive, a vécu au troisième siècle. On parle si amplement de lui dans le Dictionnaire de Moréri, et l’on y indique[1] tant d’auteurs aisés à trouver, qui décrivent toute son histoire, que je ne dois faire ici qu’un petit article. Je me borne à ces quatre choses. J’indique, 1°. deux auteurs français[2] qui nous instruisent pleinement des actions et des opinions d’Origène. 2° Je dis qu’une remarque de M. Daillé avait cité saint Origène, eut des suites qui méritent d’être sues (A). 3°. Qu’un ministre de Hollande a fait depuis peu une observation très-solide sur l’un des dogmes d’Origène (B). Si l’auteur du Janua cælorum reserata, l’avait employée (C), il aurait donné de nouvelles forces à l’une de ses objections. 4° Qu’il y a beaucoup de théologiens dans la communion de Rome, qui croient que ce père est dans les enfers (D).

Depuis la première édition de ce Dictionnaire, il a paru deux ouvrages qui m’obligent à donner quelques supplémens à cet article. L’un intitulé Parrhasiana, fut publié à Amsterdam, l’an 1699, par un savant homme qui s’est déguisé sous le nom de Théodore Parrhase. L’autre a été imprimé à Paris, l’an 1700, et s’intitule : Histoire des Mouvemens arrivés dans l’Église au sujet d’Origène et de sa doctrine. Le père Doucin, jésuite, est l’auteur de celui-ci. On trouve dans le Parrhasiana quelques réflexions sur la dispute des manichéens et des orthodoxes. Elles sont précédées d’une observation aussi équitable qu’on le pouvait espérer d’un très-honnête homme[3] ; elles sont, dis-je, précédées d’un jugement tout-à-fait conforme à l’équité, à la vérité et à la raison, touchant les vues dans lesquelles je me suis donné la liberté de rapporter les objections des manichéens, et d’avouer que la lumière naturelle ne fournit pas aux chrétiens de

  1. * Le père Merlin pense que cette épithète ne conviendrait pas à Origène s’il était l’auteur d’un dialogue qui lui est faussement attribué, et dont Bayle a parlé ailleurs. Voyez la remarque (F) de l’article Marcionites, tom. X, pag. 233.
  1. Surtout dans l’édition de Hollande.
  2. Lamotte, Vie de Tertullien et d’Origène, imprimée à Paris, l’an 1675, in-8°. Dupin, Bibliothèque des Auteurs ecclésiastiques, tom. I.
  3. Parrhasiana, pag. 302.