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MÉTEL. MÉTELLA.

cour vous permet de plaider vous-même. On prétend que M. Mestrezat fit une si belle déduction de ses raisons, que sa cause fut gagnée du bonnet [1].

  1. Mémoire de M. Pictet.

MÉTEL [* 1] (Jean) était Francomtois, et parut parmi les doctes du XVIe. siècle. Il étudia la jurisprudence à Pologne, et y lia une amitié très-étroite avec Antoine Augustin, et avec Jérôme Osorius. Cela paraît par les Dialogues de ce dernier de Gloriâ, où les deux autres servent d’interlocuteurs [a]. Métel se trouva en divers lieux avec Antoine Augustin, à Florence, à Venise, à Rome, et au Pays-Bas, et il accompagna en Angleterre, lorsqu’Augustin y fut envoyé par le pape à Philippe II [b]. Il eut aussi beaucoup de commerce avec Cassander. On a publié quelques lettres qu’il lui écrivit : elles sont assez curieuses.

  1. * M. Weiss l’appelle Matal, et lui a donné un article détaillé dans la Biographie Universelle, XXVII, 435.
  1. Osorius, de Gloriâ, lib. I, pag. m. 87.
  2. Bartholom. Bodegem Delphus, Epist. Dedic, lib. Osoirii de Gloriâ in edit. Basil. 1584.

MÉTELLA. Il y a eu quelques dames de ce nom dans l’ancienne Rome, qui ont été d’assez mauvaise réputation. Cécilia Métella, sœur de Quintus Cécilius Métellus le Numidique, épousa Lucius Lucullus. De leur mariage sortit le fameux Lucullus, qui fit la guerre à Mithridate [a]. Nous apprenons de Plutarque, que cette Métella fut fort décriée pour sa mauvaise vie [b]. Je ne saurais me persuader que ce soit d’elle qu’Horace et Valère Maxime ont parlé (A). Cécilia Métella, fille de Quintus Cécilius Métellus Pius, fils du Numidique, épousa en premières noces Marc Émilius Scaurus, et en secondes, le fameux Sylla. Elle eut de son premier mariage un fils et une fille. Le fils, Marc Émilius Scaurus se distingua par plusieurs endroits, et surtout par le magnifique théâtre qu’il fit bâtir. La fille, nommée Émilia, fut premièrement mariée à Marc Acilius Glabrion, et ensuite au grand Pompée, et mourut en couche [c]. Ces deux enfans trouvèrent un bon patron en la personne de Sylla, le second mari de leur mère ; car quoique Métella ne se gouvernât pas bien, elle ne laissa pas d’être fort considérée de Sylla [d]. C’est, dit-on, qu’il ne savait rien des déréglemens de sa femme : il n’en apprit des nouvelles qu’au siége d’Athènes. Il traita fort durement cette ville, à cause des médisances que les habitans avaient proférées contre Métella sur leurs remparts [e]. Ayant eu de cette femme deux enfans jumeaux, un fils et une fille, il donna le nom de Faustus au fils, et celui de Fausta à la fille [f]. Celle-ci ne dégénéra point (B) : elle enchérit sur sa mère. Puisque Métella était en âge d’avoir des enfans, je ne comprends pas la réflexion de Plutarque (C). Métella

  1. Plutarchus ubi infrà.
  2. Ἠδόξησεν ὡς οὐ βεϐιωκυῖα σωϕρόνως. Fuit ob vitam probrosam infamis. Plutarch. in Lucullo, init. pag. 491.
  3. Plutarch., in Syllà, pag. 473.
  4. Ibid. pag. 455.
  5. Ibid.
  6. Ibidem, pag. 473.