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MARINELLO. MARIUS.

dans le deuxième tome des Mélanges de Vigneul-Marville, à la page 27 et 28 de l’édition de Hollande.

MARINELLO (Jean) médecin italien au XVIe. siècle, publia en latin des commentaires sur les œuvres d’Hippocrate en général [a], et sur les aphorismes en particulier [b], un traité des Fièvres, et un traité de la Peste, etc. J’ai parlé ailleurs [c] de deux livres italiens qu’il mit en lumière, l’un desquels n’engagera à une petite remarque (A).

  1. À Venise, 1575, in-folio.
  2. À Venise, 1583, in-16.
  3. Dans la remarque (C) de l’article Liébaut, tom. IX, pag. 239.

(A) Un de ses livres m’engagera à une petite remarque. ] C’est celui qui a pour titre : Le Medecine partenenti alle infermità delle Donne. J’ai fait voir en un autre endroit [1], qu’on n’a pas raison de dire que l’ouvrage de Jean Liébaut sur les Maladies des Femmes n’est qu’une version de celui-là. Lazare Pé, publiant une nouvelle édition de cet ouvrage de Liébaut, à Paris l’an 1609, in-8°., l’intitula : les Maladies des Femmes et Remèdes d’icelles, en trois livres, de M. Jean Marinello de Formie [2], docte médecin italien. Il la revit, il la corrigea et il l’augmenta du tiers, en quoi il se servit de Rodérigo à Castro, médecin portugais, qui avait heureusement secondé Jean Marinello. Voici un passage où ce dernier est loué, et où Liébaut est accusé de plagiarisme. Marinello..... a si dignement traité cette matière, qu’il a emporté la gloire par-dessus tous les anciens et modernes : car toutes les parties d’icelle y sont clairement, distinctement et doctement couchées jusques aux moindres. Ouvrage digne d’un esprit digne comme le sien ! comme partout il en a donné des témoignages : c’est lui qui a continué Arculan sur Rasis : c’est lui qui a fait les quatre livres de l’Embellissement des Femmes ; et beaucoup d’autres traités que les Italiens et Français se sont vendiqués mal à propos, comme ce livre de la Maladie des Femmes, que M. Jean Liébaut s’est attribué ; et néanmoins, par la conférence de l’un à l’autre, j’ai découvert qu’il avait tiré toutes les matières de Marinello, changeant en certains endroits l’ordre, et y ajoutant quelque peu du sien, pour mieux le déguiser : mais il faut que la gloire retourne à l’auteur, et que néanmoins nous donnions quelque louange à Liébaud d’avoir poli, amplifié, et rendu français ce livre, comme aussi celui de l’Embellissement des Femmes [3].

  1. Dans la remarque (C) de l’article Liébaut, tom. IX, pag. 239.
  2. Dans le Lindenius renovatus, pag. 654, il le fait Vénitien.
  3. Lazare Pé, dans l’épître dédicatoire.

MARIUS, surnommé ÆQUICOLA, à cause qu’il était né au pays des Æques en Italie (A), a fleuri [* 1] à la fin du XVe. siècle et au commencement du XVIe. Il étudia à Paris la physique et les mathématiques sous Jacques le Fèvre d’Étaples [a]. Il fut l’un des beaux esprits de la cour de François de Gonzague marquis de Mantoue, et il composa en italien une Histoire de Mantoue (B), dans laquelle il s’étend beaucoup sur ce qui concerne l’illustre maison de Gonzague. Il fit plusieurs autres livres (C). Ce qu’il composa sur la nature de l’amour a été réimprimé plusieurs fois (D), et néanmoins on ne le trouve que malaisément. J’ai dit quelque chose de lui en un autre endroit [b]. Scaliger le père le loue beaucoup (E). L’É-

  1. * Leclerc observe que Marius a vécu, mais non fleuri dans le XVe. siècle, puisqu’en 1506 il étudiait encore à Paris sous Jacques Lefèvre.
  1. Il le dit lui-même, comme je l’ai su par un mémoire qu’une personne qui n’a pas voulu être nommée m’a communiqué.
  2. Dans la remarque (B) du premier Vergérius, tom. XIV.